Grenoble (Isère) : - Le mouvement contre le projet Fillon à la DDE19/06/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/06/une1820.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Grenoble (Isère) : - Le mouvement contre le projet Fillon à la DDE

A Grenoble, le mouvement des agents de la DDE (Division Départementale de l'Equipement) dure maintenant depuis un mois, avec des hauts et des bas et des interruptions. Une minorité reconduit la grève tous les jours.

Le 27 mai, un terrible accident a coûté la vie à deux de nos camarades et en a blessé un troisième. Ces trois agents d'exploitation rentraient en fourgon de service à Vienne, après avoir participé à la manifestation de Grenoble. Alors qu'ils roulaient tranquillement, ils ont été percutés par une BMW. Cet accident a créé un choc parmi les grévistes, d'autant que la direction, appuyée par le préfet et le ministère, a refusé de "couvrir" les agents parce que, grévistes, ils avaient osé utiliser un véhicule, malgré les multiples interdits.

Pourtant la direction n'hésite pas à couvrir ceux qui, parmi la hiérarchie, utilisent les véhicules de service pour les trajets domicile-travail, alors qu'ils n'y sont pas autorisés. Le directeur a même fait comprendre à l'épouse de l'agent accidenté qu'il se réservait le droit de leur faire payer le fourgon, tout en lui conseillant de porter plainte contre le délégué CGT qui aurait incité les agents.

Le directeur, sommé par les grévistes de s'expliquer lors d'une assemblée générale, s'est fait huer et a quitté la salle sous des noms d'oiseaux. Cet individu est un expert en sanctions et menaces. Il y a seulement quelques mois, il avait sanctionné trois agents pour utilisation de véhicules de service lors d'une manifestation, en s'appuyant sur un faux témoignage dicté par lui à un de ses cadres.

Mercredi 11 juin, un rassemblement en intersyndicale à l'initiative des Unions Départementales a été organisé devant la DDE pour protester contre l'attitude du directeur et pour la défense des libertés syndicales en général. Environ 300 grévistes venus des différents secteurs de l'Education nationale, des Impôts, des communaux, de la SNCF, etc., ont hué le directeur sous sa fenêtre. Puis tout le monde a bloqué la circulation du boulevard qui passe devant la DDE. Un sit-in eut lieu pendant deux heures et une intermittente du spectacle en profita pour nous donner un récital de chansons du mouvement ouvrier.

Tout le monde a apprécié cette petite fête sur le macadam, à peine troublée par l'intervention des policiers casqués, avec matraques et boucliers. Ils ont alors pris la place des manifestants sur la route, ce qui nous fit scander: "Sarkozy bouche le boulevard...".

Malgré cela, les autorités campent sur leurs positions. Les familles des victimes ne touchent plus de salaires. La direction a activé son service social qui octroie "généreusement" environ 1000 euros à chaque famille, et encore payable en deux fois! Elle promet de demander une rallonge au ministère et de ne pas appliquer de sanction contre le blessé, seul rescapé de l'accident.

L'affaire n'est pas terminée, les agents n'ont pas dit leur dernier mot...

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