Lundi 16 juin, Sarkozy a passé une journée marathon à Lyon, émaillée de promesses aux policiers et aux victimes de la délinquance, journée qui s'est terminée par un meeting de militants et sympathisants de l'UMP et de l'UDF, sur l'esplanade de la mairie de Caluire. Caluire est une commune de droite, située loin des banlieues populaires.

Les opposants aux projets de décentralisation et de réforme des retraites n'ont pas voulu manquer cette occasion de se faire entendre: ils étaient plus d'un millier à manifester.

Quelques-uns ont voulu se rendre au meeting, qui était public, mais ils ont été rapidement repérés et encadrés par des membres du service d'ordre laissant entrevoir le matériel qu'ils cachaient sous leur blouson. Le message était clair: tout le monde n'était pas le bienvenu dans cette réunion.

A l'extérieur, les manifestants lançaient des slogans et huaient les gens, bien mis, qui avaient eu la mauvaise idée de passer par là, se trouvant obligés de traverser des sortes de haies d'honneur pour se rendre au meeting.

Après que les représentants syndicaux eurent demandé la dispersion, une bonne partie des manifestants a voulu rester, ce qui n'a pas plu à la police. Au bout d'un moment, il y a eu quelques invectives échangées, quelques canettes vides lancées, et immédiatement les CRS ont répliqué en lançant des grenades lacrymogènes. Ils n'ont pas lésiné sur la quantité et certains manifestants garderont quelques brûlures en souvenir. Les riverains et leurs enfants qui voulaient rentrer chez eux à ce moment-là en ont eux aussi largement profité.

Dans la journée, Sarkozy s'était vanté d'être pour la fermeté et le dialogue. Apparemment, le dialogue n'est réservé qu'à ses fans.