Chez Leader Price à Saran, près d'Orléans, la direction a demandé au gérant de licencier les huit employés du magasin. Le gérant devait pour cela accuser le personnel de vols imaginaires. Ayant refusé de s'exécuter, c'est lui qui a reçu la première lettre de licenciement.

En solidarité, les employés se sont alors mis en grève le mardi 28 octobre. Et en représailles, dès le lendemain, la direction a annoncé qu'elle licenciait tout le monde. Soutenus par la CGT, les employés ont alors distribué des tracts aux clients (car le magasin fonctionne maintenant avec des intérimaires), dénonçant le harcèlement et les menaces pour les pousser à la démission, des injures à caractère raciste, la difficulté pour prendre leurs pauses repas et des conditions de travail inacceptables. La direction les a placés en mise à pied conservatoire jusqu'au 7 novembre et a annoncé que le mois d'octobre ne leur serait pas payé... avant de reculer.

Les témoignages des employés sont accablants. La direction de Leader Price traite le personnel avec le plus complet mépris et ne s'embarrasse pas de respecter le Code du travail. On sait que ces pratiques existent dans le milieu de la grande distribution et la direction de Leader Price escomptait sans doute que ce genre de méthodes pour se débarrasser du personnel resterait une nouvelle fois impuni. Mais c'était sans compter avec la résistance collective des employés qui ont su appeler syndicats et population à l'aide.

Souhaitons que cette fois-ci, les patrons de cette enseigne phare du «hard discount français» ne s'en tirent pas sans dommages!