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Leur société
Dans la Somme : Sinistre maximum, réparation minimum
En avril 2001, de terribles inondations touchaient plusieurs communes de la vallée de la Somme. A l'époque, le ministre de l'Equipement, responsable gouvernemental de la gestion de cette catastrophe, Jean-Pierre Gayssot, déclarait: «Je le dis avec la plus grande détermination: tous les moyens seront mis en oeuvre pour que les victimes de ce funeste mois d'avril retrouvent à terme, des conditions de vie à la hauteur de celles qu'elles ont connues avant la crue...».
Les franchises prévues par les contrats d'assurances auraient été remboursées aux sinistrés grâce aux dons collectés auprès de la population. Les compagnies d'assurances affirment que les biens matériels auraient fait l'objet d'indemnisation immédiate. Mais pendant des mois, 300 personnes sur les 1600 sinistrées avaient dû emménager et vivre dans des mobile-homes. Près d'un an et demi après l'inondation, 68 familles y vivaient encore. Au final, pour une trentaine de familles, aucune situation n'était alors encore en vue, certaines parce qu'elles n'étaient pas assurées ou mal assurées, d'autres parce qu'elles n'avaient pas de permis de construire en règle. Si des terrains avaient été achetés et mis à disposition, pour certaines familles, la reconstruction d'une maison s'y avérait impossible: «Même avec des prêts à 0%, (elles) n'ont pas les moyens de rembourser», la différence entre la valeur du logement abandonné et le logement neuf pouvant être considérable.
Un responsable gouvernemental peut affirmer la main sur le coeur que les victimes doivent retrouver «des conditions de vie à la hauteur de celles qu'elles ont connues avant la crue», la réalité est bien différente et dépend surtout de la pugnacité et de l'organisation des sinistrés eux-mêmes.