Les professeurs des lycées du sud de l'Oise viennent de prendre connaissance des moyens qui leur seront attribués à la rentrée prochaine. Tous sont touchés par des restrictions, que le rectorat justifie par des prévisions sur les effectifs d'élèves. Mais, au lycée Jules-Uhry de Creil par exemple, la suppression de l'équivalent de 6,5 postes d'enseignants se traduira par une classe de seconde en moins et des effectifs pouvant aller jusqu'à 35 élèves dans les classes restantes. Il y a d'autres conséquences importantes comme la disparition d'une spécialité en BTS ou encore l'impossibilité d'accepter des redoublants dans plusieurs sections de terminale, alors que beaucoup d'élèves mettent deux ou trois ans à décrocher leur bac. De plus, la suppression d'un poste administratif entraînera une augmentation des tâches pour le personnel restant, et s'ajoutera au manque chronique de surveillants.

Quand le proviseur a annoncé ces mesures, beaucoup d'enseignants n'étaient pas surpris car l'académie d'Amiens doit "rendre" l'équivalent de 329 postes chez les enseignants des premier et second degrés et les administratifs. Mais beaucoup refusent les effets d'une politique d'austérité dictée par le gouvernement dans ce lycée qui accueille 1600 élèves du bassin creillois venant majoritairement de milieux populaires dans une zone sinistrée par les fermetures d'usines et les plans de restructuration qui se succèdent.

Aussi le personnel va-t-il s'adresser collectivement aux parents pour dénoncer ces choix qui vont nuire à la formation des jeunes, alors que le gouvernement consacre des milliards à subventionner les gros actionnaires des entreprises.