"La force de l'échec de la droite conduit à réhabiliter le bilan de Jospin", a déclaré le député de Paris Jean-Christophe Cambadélis. C'est dire que le bilan de Jospin est loin de parler pour lui-même. Il fallait bien toute l'arrogance d'un gouvernement ouvertement en faveur des riches, et toutes les attaques révoltantes contre le monde du travail perpétrées par le gouvernement Raffarin, pour que le Parti Socialiste ait à nouveau le culot de présenter le bilan du gouvernement Jospin comme positif pour les couches populaires.

Positif par rapport au bilan de Raffarin, cela veut dire "moins pire". Mais il faut tout de même bien reconnaître que nombre de mesures prises par Raffarin ont été préparées par le PS... qui n'a pas eu le temps de les mettre en oeuvre!

Et si le PS revenait aux affaires, eh bien, sa politique conduirait la situation du monde du travail à se dégrader encore, car il prend bien soin de ne pas s'engager à revenir sur les mesures antiouvrières du gouvernement Raffarin, sur la loi sur les retraites, sur la réduction des indemnités chômage, sur les cadeaux fiscaux faits aux riches, sur le déremboursement des médicaments, sur l'augmentation du forfait hospitalier. Depuis trente ans, les gouvernements se succèdent et chacun contribue à empirer un peu plus la situation du monde du travail.

Les bilans respectifs du gouvernement Jospin et du gouvernement Raffarin comportent chacun suffisamment de mauvais coups contre la population laborieuse pour que la droite et la gauche aient trouvé des arguments à se jeter à la figure, à l'occasion de la motion de censure déposée par le PS. Raffarin ne s'est pas gêné pour évoquer Moulinex, Vilvorde, Lu. Mais les dirigeants socialistes répondent en prétendant que "cela fait moins mal aujourd'hui"! C'est dire leur mépris pour les travailleurs de ces entreprises qui n'ont toujours pas retrouvé un emploi et pour l'ensemble des travailleurs à qui ils prêtent une mémoire bien courte!

Quels que soient les efforts des dirigeants socialistes pour rehausser leur bilan par comparaison avec celui de Raffarin, les travailleurs n'ont pas à amnistier la gauche pour sanctionner la droite. Le 21 mars, ils peuvent se servir de leur bulletin de vote pour protester vigoureusement contre les mauvais coups assénés par les uns et les autres, en votant pour les listes LO-LCR.