C'est par un véritable chantage que la direction de Campingaz, à Saint-Genis-Laval (Rhône) a réussi à obtenir la reprise du travail des ouvriers menacés par 157 licenciements sur un peu plus de 400 personnes (voir LO n° 1861).

Après avoir réuni les délégués syndicaux CFDT et CGT dans une commune voisine, loin de l'entreprise bloquée par les grévistes, elle a menacé de ne pas appliquer la majoration des indemnités si le travail ne reprenait pas. Puis, elle a organisé une consultation à bulletins secrets de tout le personnel, grévistes et non-grévistes: essentiellement des employés et cadres non concernés par ce plan de licenciements.

Sur trois cents personnes ayant participé au vote, 118 se sont prononcées pour la poursuite de la grève mais ne se sentant pas majoritaires, elles ont finalement repris le travail, la rage au coeur.

Aujourd'hui cette rage reste bien présente et même, pour certains, l'envie de ne pas rater la prochaine occasion d'affronter à nouveau la direction.