Douste : Le retour08/04/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/04/une1862.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Douste : Le retour

Philippe Douste-Blazy fut ministre délégué à la Santé sous la tutelle de Simone Veil dans le gouvernement Balladur de 1993 à 1995, et porte-parole de ce gouvernement pendant quelques mois, avant de changer de poste sous Juppé. Il fut donc l'un des artisans du "plan Veil" contre l'assurance-maladie: une réduction de cinq points sur les remboursements des médicaments et des consultations, ainsi qu'une augmentation du forfait hospitalier, appliquées à partir du 1er août 1993.

Ce même gouvernement avait aussi augmenté de 1,1% à 2,4% la CSG instituée par Rocard et il s'était engagé dans une politique de fermeture de lits et de services hospitaliers. Dès mai 1993, une circulaire signée de Simone Veil et Douste-Blazy avait demandé aux préfets la disparition rapide de quelque soixante mille lits dans les hôpitaux publics, déclarant "la priorité absolue qui s'attache à résorber dans les meilleurs délais les surcapacités hospitalières". En janvier 1994, un séminaire gouvernemental annonça la suppression d'une première tranche de vingt-deux mille lits hospitaliers publics.

Un syndicat de cadres hospitaliers déclara alors qu'en réalité un certain nombre de ces vingt-deux mille lits étaient inoccupés du fait de l'absence de moyens offerts aux hôpitaux publics, soulignant que la limitation du budget des hôpitaux décidée trois mois plus tôt avait accentué la pénurie. Mais le gouvernement persista et signa. Ses successeurs, Juppé puis Jospin, aggravèrent encore les choses. Si bien que le personnel des hôpitaux et toute la population subissent encore aujourd'hui les conséquences des méfaits du Douste-Blazy version 1993.

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