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- Lutte ouvrière n°1864
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Brink's - Aéroport de Paris Orly-Ouest : Grève pour les salaires et l'embauche
Les agents de sûreté de la Brink's, chargés d'assurer le contrôle des passagers à l'aéroport d'Orly-Ouest, sont en grève pour les salaires et l'embauche de personnel depuis mercredi 14 avril.
À la reprise du marché de la sûreté en novembre 2003, la Brink's a revu les salaires à la baisse et a fait passer les effectifs de 400 à 300. Résultat: les agents se retrouvent à quatre au lieu de cinq sur les postes d'inspection filtrage et il est impossible de contrôler les 50% de bagages comme c'est soi-disant la règle. Le sentiment des grévistes est que, dans ces conditions-là, la sécurité tant vantée par les autorités est un mensonge.
Alors qu'un préavis de grève était déposé par la CGT, la direction de la Brink's a envoyé une lettre de licenciement à deux travailleurs, pris au hasard, pour tenter d'intimider les éventuels grévistes. La réaction a été immédiate: 95% de salariés se sont mis en grève le mercredi à 9 heures. Et tous les jours ils manifestent dans l'aérogare Ouest en s'adressant aux passagers.
La direction, qui au bout de six jours de grève n'a toujours pas pris contact avec les grévistes, les traite de «petit groupe d'extrémistes», justifiant sa politique.
Alors qu'elle a fait mine de revenir sur les deux licenciements, elle a envoyé 113 lettres de convocation en vue de sanction à la totalité de l'équipe censée être présente sur le site au démarrage de la grève, y compris à ceux en arrêt maladie. Malgré toutes ces manoeuvres de la direction, les 300 grévistes ne se sont pas laissé impressionner et continuent de revendiquer de meilleurs salaires et des embauches.
Dans le passé, Aéroport de Paris, société gestionnaire des aéroports parisiens, assurait lui-même cette mission par le biais de filiales. En sous-traitant pour faire baisser les coûts, ADP porte la responsabilité de cette situation. Au début de la grève il a essayé de minimiser son impact en envoyant certains de ses cadres tenter d'assurer le travail des grévistes. Il en est maintenant à chercher des volontaires pour jouer les jaunes, sans grand succès.
Face à ce nouveau marché de la sécurité qui a attiré tous les requins du secteur, les problèmes de salaires et d'effectifs sont communs à tous les travailleurs de ce secteur, quelle que soit leur entreprise. Donc les patrons ne sont pas à l'abri de voir les feux allumés par les grévistes de la Brink's embraser l'ensemble du secteur.