La Poste (Paris 16) : Non aux suppressions d'emplois!22/04/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/04/une1864.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste (Paris 16) : Non aux suppressions d'emplois!

La direction de La Poste de Paris 16 vient d'annoncer son projet de restructuration: 140 emplois seraient supprimés sur les 720 actuels, soit 20% de l'effectif. Tous les services sont touchés, mais plus particulièrement la Distribution piétonne du courrier.

La direction a concocté pas moins de treize scénarios, différents selon le service. À la Distribution piétonne par exemple, sur les trois scénarios proposés, tous prévoient la suppression de la moitié des facteurs, soit 180 sur les 350 actuels, «compensés», paraît-il, par 19 tournées motorisées supplémentaires. Dans chaque scénario, nous travaillerions plus souvent les samedis. Pour nous faire avaler son projet, la direction nous propose des jours de repos supplémentaires. Mais avec ce système, nous serions chargés comme des baudets tous les jours de la semaine et ces jours de repos supplémentaires ne suffiraient pas pour nous refaire une santé.

La Poste mène un vaste plan de suppressions d'emplois, qui vise tous les secteurs d'activité, en vue de sa future privatisation. Comme dans tous les services publics, la direction cherche à faire des économies à tout prix. Au total, sur 110000 départs à la retraite prévus sur les dix prochaines années, un sur deux ne serait pas remplacé, soit plus de 50000 emplois supprimés. Sur Paris, ce sont 1000 suppressions d'emplois de facteurs sur les 5000 actuels qui ont été annoncées. Cela a commencé à Paris 6 il y a un an et, depuis, tous les bureaux passent à la moulinette de la direction l'un après l'autre. Pour arriver à ses fins, elle met en place la tournée unique, c'est-à-dire qu'il n'y aura plus qu'une distribution par jour. Cela se traduira donc par une dégradation du service rendu aux usagers.

L'annonce du projet à Paris 16, la veille du week-end de Pâques, a fait l'effet d'un coup de massue. L'inquiétude est grande parmi le personnel, en premier lieu la cinquantaine de CDD dont le contrat se termine fin juin, car la mise en place de cette «réorganisation» est prévue le 5 juillet. Les agents embauchés depuis peu de temps comme fonctionnaires ou en CDI se demandent également s'ils seront mutés d'office dans un autre centre, ou licenciés. Quant à ceux qui ont plus d'ancienneté et qui sont fonctionnaires, même s'ils savent qu'ils garderont leur emploi, ils ont bien conscience que, en étant deux fois moins nombreux, ils travailleront deux fois plus.

Mais il n'est pas dit que le projet passe comme une «lettre à la poste». Pour l'instant, la très grande majorité des agents a refusé de choisir un des scénarios de la direction, et à trois reprises déjà nous nous sommes retrouvés à plus de 120 dans des assemblées générales. Et nous commençons à être un certain nombre à réfléchir sérieusement à la façon de dénoncer les projets de la direction.

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