Sous prétexte de lutte contre la délinquance : Fichage organisé de la population22/04/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/04/une1864.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sous prétexte de lutte contre la délinquance : Fichage organisé de la population

Le responsable du comité des chômeurs CGT des Bouches-du-Rhône, Charles Hoareau, vient d'être convoqué pour un prélèvement de salive afin qu'il figure dans le fichier national des empreintes génétiques (FNAEG). Ce leader de la lutte des sans-emploi, très engagé dans le procès que viennent de gagner des chômeurs de Marseille contre l'Unedic, a donc dû se rendre à l'hôtel de police, en même temps que près de 200 personnes, récemment condamnées pour différents délits.

Charles Hoareau avait écopé de cinq mois de prison avec sursis -pour violence volontaire- pour s'être opposé à l'embarquement d'un sans-papiers tunisien pourtant en cours de régularisation.

Créé en 1998 pour lutter contre les crimes sexuels, le FNAEG avait été étendu par la gauche aux actes de barbarie et de terrorisme puis, récemment, par Sarkozy, à la quasi-totalité des délits. L'objectif annoncé par Sarkozy est de faire passer ce fichier de 12000 à 400000 fiches au cours de l'année 2004. Ceux qui refuseraient ce fichage sont passibles de six mois de prison et plus de 1000 euros d'amende.

De nombreuses voix s'étaient élevées contre l'élargissement de ce fichier à toute sorte de délits -il était question d'y faire rentrer les simples suspects et même les témoins. Aujourd'hui, démonstration est faite que ces mesures, destinées, nous expliquait-on, uniquement à protéger la population, peuvent servir à bien autre chose, y compris contre des militants ouvriers.

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