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- Lutte ouvrière n°1874
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Dans les entreprises
Alstom-Belfort : Licenciements, salaires amputés, explosion du chômage et de la précarité
Chez Alstom, le plan de 480 licenciements à Turbomachines est en train de s'appliquer. Presque un emploi sur deux dans ce secteur disparaît, après les 1500 emplois supprimés à Belfort depuis trois ans.
C'est au moment où Sarkozy claironnait partout le sauvetage des banquiers d'Alstom, début juin, que la plupart des lettres de "suppression de poste" ont été remises. D'après les derniers chiffres de la direction, en décomptant ceux à qui une sorte de préretraite à 55 ans est proposée et les départs naturels ou dits volontaires, il y aurait aujourd'hui 241 travailleurs "sans solution" qu'elle met dans les griffes de la cellule de reclassement de la société Algoe.
Mais ces futurs licenciés ne l'entendent pas tout à fait de cette oreille. Le mardi 21 juin et les jours suivants, ils se sont retrouvés à une cinquantaine et ont manifesté dans l'usine pour demander à y être reclassés, car il n'y a aucun espoir de retrouver maintenant du travail ailleurs dans la région; tous connaissent des anciens camarades de travail licenciés lors du précédent plan, qui sont chômeurs arrivant en fin de droits, certains se retrouvant au RMI. D'ailleurs les chiffres du chômage (et du RMI) explosent dans la région, à cause des licenciements partout et des réductions d'effectifs, en particulier à Peugeot et dans la sous-traitance automobile.
La direction d'Alstom s'est engagée à proposer à tous un reclassement dans le groupe dans le mois suivant l'envoi des lettres, mais voilà deux exemples de ses propositions: un poste au Havre à une salariée qui, renseignements pris, apprend que ce poste va être supprimé dans le cadre d'un plan. Par ailleurs, au moins 70 personnes ont été invitées à se présenter à MSA (Belfort) pour sept postes qui seraient à pourvoir!
Les licenciements à Turbomachines ont été opérés dans des ateliers de plus en plus vidés de leurs ouvriers depuis des mois, à cause de mesures de chômage partiel, abaissant les salaires à 840 euros, à part le mois de congé. Ces mesures ont été prolongées et amplifiées pour ceux qui restent, et étendues à une partie de FLO, le secteur ferroviaire.
C'est en coulant les emplois et les salaires que les actionnaires et banquiers d'Alstom veulent redresser leurs profits.