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Leur société
Drancy (93) : Des locataires et des enseignants au conseil municipal
Construits dans l'urgence dans les années 1950, les immeubles HLM de la cité Jules-Auffret à Drancy (Seine-Saint-Denis) sont devenus un demi-siècle plus tard complètement insalubres.
L'humidité gagne les immeubles, les murs s'effritent, voire tombent par plaques. Par endroits l'électricité est neutralisée, par crainte des courts-circuits. La plupart des appartements ont peu ou pas du tout de chauffage, même en plein hiver, à cause de la vétusté des installations. En plus des charges de chauffage, les locataires doivent s'équiper de radiateurs d'appoint. Ces bâtiments laissés à l'abandon, l'office municipal n'assurant pas leur entretien, même minimal, la cité se dégrade encore plus. Le moindre problème met des semaines à être traité et prend des proportions catastrophiques: ainsi avant qu'une grave fuite dans les canalisations ne soit enfin colmatée, une cage d'escalier a été inondée pendant plusieurs mois.
La municipalité parle de reconstruire entièrement cette cité. Mais vers 2010. Elle prétexte de cette échéance pour se refuser à faire les travaux d'urgence nécessaires. Elle refuse de reloger les occupants actuels et continue à installer de nouveaux locataires dans ces logements insalubres. Or les loyers ont augmenté de 3,92% au 1er juillet après la hausse de 4,87% l'an dernier.
Les habitants de cette cité font entendre leur colère, trouvant le soutien de la population. Un tract a été diffusé, une pétition circule, qui a en quelques jours recueilli plusieurs centaines de signatures. Au dernier conseil municipal, les locataires, à une cinquantaine, ont interrompu la séance. Et devant la surdité manifeste du maire UDF, ils sont déterminés à se rappeler à son bon souvenir.
... et des attaques contre les écoles
Ce maire s'en prend aussi aux écoliers. Les livres offerts en fin d'année sont supprimés pour la moitié des classes. De plus, la pochette scolaire de rentrée (des fournitures scolaires de base distribuées gratuitement) serait elle aussi supprimée.
Devant les protestations de la FCPE (Fédération des conseils de parents d'élèves) et des enseignants des écoles, le maire a répondu par écrit. Et ce n'est pas triste: un livre pour un enfant de 4 ans, ce ne serait «pas des plus pertinents»; distribuer systématiquement des livres, c'est «l'égalitarisme forcené au nom duquel on a sacrifié le goût de l'effort chez les parents comme les enfants». Quant à la pochette scolaire, le maire a carrément sous-entendu que certains instituteurs se la gardent pour eux.
Au conseil municipal du 30 juin, plusieurs dizaines de parents et d'enseignants ont perturbé le début de la séance, criant des slogans hostiles aux décisions du maire sur les écoles, rejoignant les habitants de la cité Jules-Auffret. Dans cette ambiance de joyeuse pagaille, le maire a bien dû donner la parole aux manifestants, qui n'en resteront sûrement pas là.