Hello (ex-Bata) Moussey (Moselle) : 270 salariés...170 licenciements05/08/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/08/une1879.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hello (ex-Bata) Moussey (Moselle) : 270 salariés...170 licenciements

1997, 2001, 2004... les licenciements se succèdent chez Bata - devenu Hello depuis janvier 2002 - où deux anciens cadres Bata avaient repris 270 salariés. Le site est ainsi passé de plus de 1100salariés à moins de 100 après cette troisième vague de licenciements.

Chez Hello, l'annonce du redressement judiciaire en juin a suscité l'écoeurement et une profonde démoralisation. Beaucoup regrettaient de ne pas être partis lors de la dernière vague de licenciements de 2001 où la mobilisation avait permis d'obtenir des conditions de départ moins catastrophiques.

C'est, une fois de plus, la concurrence étrangère qui est pointée du doigt par la direction de Hello, une vieille rengaine dans l'industrie de l'habillement.

En fait, quand Bata possédait l'usine de Moussey, la direction avait prétendu qu'elle était déficitaire. Seulement, elle avait auparavant soigneusement mis hors des comptes la chaîne de magasins Bata et la distribution de chaussures, largement bénéficiaires.

Après, Bata est parti mais Hello a continué. Ainsi, la presse locale s'est fait l'écho d'un montage opéré par Hello: la distribution de bottes Polyver, produites en Moselle et fort rentables, passait obligatoirement par un même distributeur pour toute l'Europe du Nord. Celui-ci les achetait à vil prix à l'usine, réalisant, lui, la majeure partie du bénéfice. Facile ensuite de prétendre que l'usine était déficitaire. Mais les actionnaires de Hello et ceux du distributeur sont les mêmes; des actionnaires, qui se sont octroyé l'an dernier une prime exceptionnelle de 15 000 euros...

L'entreprise voisine, Méphisto, de Sarrebourg, a cessé de fournir à Hello de la sous-traitance, contribuant ainsi à réduire un peu plus son activité. Le patron de Méphisto délocalise lui aussi la production dans le Tiers Monde. Parce qu'il serait sur la paille? A d'autres! Il vient d'être désigné par le magazine Challenges comme le plus riche patron de Lorraine. Ni miracle ni diablerie: ce qui est pris dans la poche des ouvriers va dans celle des patrons.

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