Livret d’épargne populaire : Le gouvernement s’en prend aux économies des plus modestes12/08/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/08/une1880.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Livret d’épargne populaire : Le gouvernement s’en prend aux économies des plus modestes

La nouvelle est tombée sans grande publicité: à compter du 1er août, le taux d'intérêt du Livret d'épargne populaire (LEP) a été réduit de 1%, passant de 4,25 à 3,25% net d'impôt et de prélèvements sociaux.

Cette décision résulte d'un nouveau mode de calcul, mis en place depuis l'été dernier par le gouvernement Raffarin. Une nouvelle donne qui vise à diminuer la rémunération de l'ensemble des livrets d'épargne (Livret A, compte et plan d'épargne logement...).

Jusqu'à présent, les LEP avaient été épargnés. En décidant de réduire maintenant leur taux d'intérêt de 1%, le gouvernement fait preuve de son mépris vis-à-vis des couches les plus modestes à qui le Livret d'épargne populaire est, en principe, destiné. À titre d'exemple, pour avoir le droit d'en ouvrir un cette année, il ne faut pas avoir payé plus de 683 euros d'impôt au titre de l'année 2003. Quant aux gains, ils sont forcément limités puisque le montant de ces livrets est plafonné à un maximum de 7700 euros (environ 50000F).

En réduisant de 1% le taux d'intérêt des LEP, le gouvernement diminuera donc de quelques euros, voire de 77 euros, les intérêts perçus par ceux qui ont pu placer le maximum autorisé. Pas de quoi rétablir l'équilibre des finances de l'État, qui garantit la rémunération des ces livrets! En revanche, le gouvernement satisfait une revendication des banquiers qui, jusque-là, estimaient ne pas gagner assez d'argent avec ce type de dépôts.

Roger MEYNIER

Les résultats des banques ne sont pas en reste. BNP-Paribas réalise un bénéfice de 2,16 milliards d'euros, en hausse de 40,6%, tandis que la Société Générale affiche un bénéfice net de 1,17 milliard d'euros en hausse de 31,6%.

Depuis des années, les banques ont pris l'habitude de placer des services de plus en plus nombreux aux particuliers. Le système consiste à facturer plus cher des services déjà existants ou de rendre payants ceux qui étaient auparavant gratuits.

Une des astuces, c'est de vendre des «packages bancaires» que les clients utilisent peu, voire pas du tout, comprenant par exemple des chèques de banque dont les particuliers ont un usage peu fréquent. Une autre est de faire payer les retraits par carte bleue dans les banques concurrentes. Les banques ont aussi supprimé ces dernières années les retraits des sommes d'argent dans beaucoup de guichets, ce qui leur a permis de supprimer des postes d'accueil de la clientèle, obligeant ainsi les clients à avoir recours aux distributeurs automatiques pour effectuer leur retrait. Sans parler de la mise en place de plus en plus massive de services payants d'assurance bancaire que les conseillers tentent maintenant systématiquement de placer à chaque ouverture ou modification de compte.

L'augmentation des profits des banques n'est donc que la conséquence du vol de plus en plus massif pratiqué sur les clients et utilisateurs autant que sur les économies de personnel.

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