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- Lutte ouvrière n°1886
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Lycées et collèges : Des profs sans élèves... et sans salaire
Plus de 5000 enseignants contractuels n'auraient pas retrouvé d'emploi à la rentrée 2004, rentrée qui pourtant, si l'on en croit le ministre de l'Éducation nationale, s'est bien passée.
Leur nombre est variable en fonction des académies: début septembre, selon les syndicats d'enseignants, seuls 150 enseignants contractuels sur les 1500 employés précédemment avaient été réembauchés dans l'académie d'Aix-Marseille. À Clermont et Amiens, la proportion était identique. Dans l'académie de Créteil, qui comprend la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne et la Seine-et-Marne, la CGT-Éducation comptait le 19 septembre plus de 1000 professeurs sans emploi sur environ 2500 nommés l'an dernier.
De nombreux enseignants restés dans l'attente d'un poste se sont entendu répondre que tous étaient pourvus, même quand ils savaient pertinemment que des élèves restaient sans professeur dans plusieurs établissements. Leur situation est même parfois inquiétante, car ils se retrouvent licenciés sans avoir reçu les informations qui leur permettraient de s'inscrire au chômage et de percevoir des indemnités.
Quant à ceux qui sont nommés sur un poste, un certain temps ou plutôt un temps certain s'écoule avant qu'un contrat clair soit signé et a fortiori avant qu'ils puissent toucher un salaire.
Cette politique de gestion à l'économie des personnels enseignants n'a qu'une seule justification: diminuer les coûts de fonctionnement de l'école, au mépris des professeurs comme des élèves. Les remplacements des enseignants en congé maladie ne seront vraisemblablement pas plus fréquents qu'auparavant et les classes surchargées, au mépris des difficultés particulières à tel ou tel groupe d'élèves, ne peuvent que se multiplier.
Les 4500 postes d'enseignants supprimés cette année, les 6000 à 7000 suppressions envisagées pour la prochaine rentrée, les 2300 emplois de surveillants et d'aides-éducateurs disparus, sans compter les coupes effectuées dans les personnels adultes non-enseignants, tout dans cette situation va dans le sens d'une aggravation des conditions de travail et d'étude à l'école. Un mépris que les déclarations d'autosatisfaction du ministre ne sauraient cacher...