Le 14 novembre, les dix cuisiniers du Café Ruc (place du Palais-Royal à Paris), qui étaient en grève depuis un mois pour obtenir le paiement des heures supplémentaires, une revalorisation des salaires et des conditions de travail décentes, ont contraint par leur détermination la direction à conclure un protocole de fin de conflit.

Tout au long du mouvement, la direction a tenté de "casser" la grève: propositions de rencontres individuelles pour tenter de désolidariser les grévistes, appels répétés aux forces de police pour les empêcher de manifester devant le restaurant, sommation d'huissier pour leur enjoindre de cesser de prétendus actes de violence, arrosage avec de l'huile du trottoir et des réverbères afin d'essayer d'empêcher les salariés en grève de maintenir leur présence devant l'établissement et d'apposer les tracts et les affiches informant les clients et les passants des raisons de leur mouvement...

Mais les grévistes ont tenu bon!

La direction a dû reculer et les cuisiniers ont obtenu la prise en compte des heures supplémentaires, le temps de pause qui leur était jusqu'alors refusé, le droit de se nourrir pendant leur temps de travail dans une salle mise à leur disposition ainsi qu'une prime de fin de conflit (variant de 300 à 3000 euros en fonction de l'ancienneté du salarié).

La direction n'a pas cédé sur les salaires. Mais les cuisiniers du Café Ruc, dont c'était la première grève, étaient contents de s'être fait respecter et ils ont repris le travail bien décidés à remettre ça si le patron ne tenait pas compte des engagements pris dans le protocole de fin de conflit.