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Dans les entreprises
STMicroelectronics - Grenoble : Coup de colère
Le site STMicroelectronics de Grenoble est avant tout un site de recherche et développement. Environ mille cinq cents ingénieurs et quatre cents techniciens et administratifs y travaillent, ainsi qu'une centaine d'opérateurs répartis en deux ateliers: le Tri, dont l'horaire est le feu continu, et l'Assemblage. Les opérateurs sont parmi ceux qui ont les plus bas salaires et les conditions de travail les plus dures, avec le personnel de nettoyage.
Depuis environ six mois, la direction organise des réunions régulières avec les syndicats et des représentants des cinq équipes du Tri. En six mois de discussions rien n'avance et même -c'est bien pour cela que la direction a proposé ces réunions- elle demande aux opérateurs d'accepter des reculs sur leurs conditions de travail. Pour justifier la stagnation des qualifications, la direction demande plus de polyvalence et remet en cause le savoir-faire déjà acquis.
Elle veut aussi s'attaquer aux temps de pause. En plus des vingt minutes de pause contractuelles, une seconde pause, non badgée, d'environ un quart d'heure était tolérée et faisait partie de l'usage. La direction veut maintenant qu'elle soit badgée et l'a baptisée "pause physiologique". Le calcul des primes de panier de certaines équipes sera remis en cause.
Voyant que les grands sourires de la direction n'étaient qu'un masque hypocrite destiné à les endormir, les travailleurs du test ont donc décidé avec leurs déléguées de ne plus participer à ces réunions. Pour bien faire comprendre à la direction qu'ils ne veulent pas de ces reculs, ils sont partis en grève du dimanche 14 novembre à 5heures du matin au mardi 16 à 21heures. Et tant mieux si, aux dires de la direction, certaines commandes urgentes n'ont pu être livrées.
Bien sûr, ce ne sera pas suffisant pour obtenir satisfaction et le mouvement est resté isolé. Mais ce n'est peut-être qu'un début.