Le 6 janvier, le gouvernement a envoyé, à grand fracas, ses policiers à la sortie d'un certain nombre d'établissements scolaires.

Pour cette opération spectacle annoncée dès le matin, il n'avait pas lésiné sur les moyens. Ainsi dans un lycée de la région parisienne, à Argenteuil, il n'y avait pas moins de vingt personnes pour contrôler la petite porte de l'établissement. Comme, entre le bâtiment scolaire et la porte, il y a une centaine de mètres, complètement à découvert, chacun pouvait voir de très loin qu'il risquait d'être contrôlé! Pas moins d'une quinzaine de policiers en tenue, plusieurs en civil, des voitures de police, et le commissaire de la localité lui-même, présentaient de loin ce midi-là un aspect plutôt inquiétant. Ils faisaient un tel barrage que cela ne donnait vraiment pas envie de sortir.

Cette opération, à but publicitaire pour le gouvernement, s'inscrit, paraît-il, dans le cadre du partenariat signé dernièrement entre l'Éducation nationale et le ministère de l'Intérieur pour lutter contre les violences scolaires. Mais celles-ci ne risquent pas de diminuer de cette façon. Ce n'est pas avec ce genre de coup médiatique que l'on réglera les problèmes de la violence et de la délinquance qui existent à l'intérieur des établissements scolaires, avec bien des différences locales, et aussi à l'extérieur. Surtout quand, dans le même temps, on réduit les effectifs dans les établissements d'enseignement.