Pas de cantine pour les enfants de chômeurs!27/01/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/01/une1904.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Pas de cantine pour les enfants de chômeurs!

Des dizaines de communes connaissent cette réalité, et parfois depuis longtemps. Mais c'est à Vaires-sur-Marne (Seine-et-Marne) que cette situation a été révélée cette fois, lorsque les parents ont reçu de la mairie une lettre précisant qu'à partir de début 2005 l'accès aux cantines scolaires et centres de loisirs municipaux était "strictement limité aux enfants dont les deux parents travaillent". La presse s'est fait le relais de cette information.

Ces restrictions, qui visent en premier lieu les enfants de chômeurs, sous prétexte que les parents sont disponibles pour accueillir leur enfant le midi, ont été dénoncées par les syndicats enseignants. Elles pénalisent, disent-ils à juste titre, les enfants qui ont le plus besoin de la cantine et qui se trouvent ainsi privés d'un repas équilibré qu'ils n'auront pas forcément chez eux. Les parents d'élèves de la FCPE les jugent contraires "au principe d'accès égal et à tous au service public". D'ailleurs, au nom de ce principe d'égalité, plusieurs communes, comme Marignane (Bouches-du-Rhône) ou La Verpillière (Isère), avaient déjà été condamnées à annuler des mesures semblables.

Devant les réactions indignées de la population, la commune de Vaires-sur-Marne a partiellement reculé: "Il n'est pas question de refuser des enfants de chômeurs." D'autres communes acceptent de faire des dérogations. Dans les Hauts-de-Seine par exemple, à Colombes ou à Clichy, les enfants dont un des deux parents ne travaille pas peuvent être autorisés à manger à la cantine deux jours par semaine.

Il reste que de plus en plus de municipalités cherchent à limiter l'accès aux restaurants scolaires pour faire des économies. Les charges financières des communes progressant régulièrement, cependant que leurs ressources stagnent ou diminuent, elles cherchent ainsi à alléger leurs dépenses. C'est le cas pour Vaires, où une centrale EDF va fermer en mars prochain, ce qui représente des taxes et des emplois en moins, qui vont appauvrir le budget municipal.

On peut reprocher aux maires de ces communes de faire en l'occurrence un mauvais choix. Mais l'État, qui rejette de plus en plus de tâches sur les communes sans leur en donner les moyens financiers, est le principal responsable de cette situation qui illustre la dégradation des conditions d'existence des milieux populaires.

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