Jean-Pierre nous a quittés, brusquement. Jusqu'au bout il est resté le même dans sa fidélité à toutes celles et tous ceux auxquels il était lié, avec qui il avait partagé les étapes de sa vie, ses amis, ses camarades et son organisation politique, qu'il avait connue très jeune.

Il avait été du petit nombre qui joignit Voix Ouvrière, l'organisation qui, dissoute à la suite des "événements" de mai 68, donna elle-même naissance à Lutte Ouvrière. D'abord à Lyon puis à Paris, après un séjour en sanatorium pour réparer sa santé, il fut donc de ceux qui imposèrent le droit d'expression pour les idées trotskystes, contre les staliniens dans ou aux portes des entreprises, ou contre l'extrême droite dans la rue, ce qui entraîna parfois à l'époque des confrontations physiques, qu'il n'aimait pas plus que ses camarades, mais devant lesquelles il ne se déroba jamais.

Sa fidélité aux idées communistes révolutionnaires, caractéristique de sa vie, se masquait parfois sous un peu de scepticisme. Elle ne pouvait faire de doute.

Il en a donné la preuve lorsque, après une période de découragement, il reprit l'activité militante dans les rangs de la Fraction. Après une grave opération qui l'a handicapé considérablement dans les dernières années, il a maintenu son activité avec ses camarades toulousains.

Nous conserverons le souvenir de quelqu'un qui aimait la vie ardemment, et d'une grande curiosité dans de nombreux domaines, du cinéma à la peinture, à laquelle il s'adonnait dans des moments de loisirs, en passant par la musique et la lecture, deux autres passions qu'il aimait à faire partager. C'est d'ailleurs bien cette envie de faire partager ses intérêts qui en a fait non seulement un militant mais un bon prof, apprécié de ses élèves.

Tous ceux qui ont eu la joie de militer avec lui partagent aujourd'hui le chagrin et la tristesse de ses proches et de toute sa famille.