Ce sont 150 facteurs qui travaillent chaque jour pour trier et distribuer le courrier des 140000 habitants du 14e arrondissement de Paris.

L'an dernier, malgré une grève de quinze jours, la direction a réussi à imposer sa restructuration: une cinquantaine d'emplois ont été supprimés.

La direction avançait qu'une grosse partie du travail avait été supprimée grâce au tri par les machines. En fait, le tri-machine est loin d'être total et il faut reprendre une bonne partie du courrier au tri manuel. Par manque de personnel, il n'est pas rare que le courrier s'entasse et prenne plusieurs jours de retard.

Les tournées des facteurs restants ont été rallongées. Les chariots sont de plus en plus chargés et, tout au long de la tournée, les sacs de dépôt de courrier se sont multipliés: certains facteurs peuvent avoir jusqu'à cinq, six, voire sept sacs de dépôt! Certains jours, les facteurs remplaçants (les rouleurs) n'arrivent pas à tout distribuer et laissent le dernier dépôt, même quand ils rentrent après l'heure de fin de journée. Ce qui n'empêche pas la direction de les menacer de sanction, en prétendant que les facteurs ne seraient pas payés à la journée mais à la tâche, c'est-à-dire seulement quand le travail est terminé!

La direction a aussi imposé la perte d'un samedi de repos sur deux, il ne nous reste plus qu'un week-end par mois.

Une quinzaine de facteurs fonctionnaires sont partis en retraite ou en préretraite et ont été remplacés par des jeunes contractuels. S'ils sont moins payés, la direction a pu se rendre compte qu'ils n'en étaient pas moins combatifs!

Emplois supprimés, travail intensifié, courrier moins bien distribué, voilà donc le résultat de cette réorganisation à Paris 14 comme pour tous les facteurs parisiens.

Quant au centre de tri (qui traite le courrier des 5e, 6e, 13e et 14e arrondissements de Paris), nous sommes plus de 350 à y travailler avec une multitude d'horaires différents en fonction des pointes d'arrivée ou de départ du courrier.

Depuis des années, la direction a développé les heures supplémentaires, représentant chaque jour des dizaines d'emplois. Elle bouscule nos horaires.

Mais, surtout, c'est le déplacement du centre, prévu d'ici fin 2006, à Wissous dans l'Essonne, qui inquiète le plus le personnel: comme à Gonesse, dans le nord de Paris, la direction veut en profiter pour supprimer des emplois, intensifier la charge de travail, changer les horaires... problèmes auxquels va s'ajouter un temps de transport largement accru pour tous. Les postiers, comme le public, font ainsi les frais de cette politique de La Poste.