Ex-salariés de Chausson à Creil (60) : Une victoire de la solidarité ouvrière24/02/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/02/une1908.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Ex-salariés de Chausson à Creil (60) : Une victoire de la solidarité ouvrière

Après un mois de mobilisation, les 14 derniers ex-salariés de Chausson à Creil ont gagné leur combat contre Renault qui voulait les jeter à la rue sans autre forme de procès, en violation de tous les accords et engagements passés.

Le 11 février en effet, la direction générale de Renault a signé au siège de Boulogne-Billancourt l'accord garantissant à ces salariés qu'ils iront à la retraite avec le maintien de tous leurs droits, de la même façon que s'ils avaient bénéficié d'une préretraite classique. C'est-à-dire qu'ils ont obtenu exactement ce qu'ils revendiquaient.

Le recul du haut état-major de Renault, qui avait pris l'affaire en main, ne s'explique d'abord que parce que ces salariés ont relevé le défi, se sont propulsés dans toutes les usines Renault pour alerter les autres travailleurs du groupe. Et puis, quand leurs camarades les ont appelés à l'aide, les anciens salariés de Chausson se sont mobilisés et ont répondu présent.

C'est en 1996 que Renault avait repris 150 salariés dans cette filiale à Creil, pour répondre à leur revendication exigeant que personne ne soit jeté à la rue, garantie arrachée par la longue lutte des 1000 travailleurs de Chausson en 1995. Ces travailleurs devaient être pour l'essentiel amenés progressivement, au fil des ans, jusqu'à la préretraite. C'est cela qui a été remis en cause par Renault.

Les auteurs de ce coup de force n'avaient pas prévu que, près de dix ans après, plus de cent anciens salariés de Chausson se mobiliseraient de nouveau pour venir à l'aide de leurs camarades menacés. À trois reprises, aux côtés d'autres travailleurs de la région, en plus petit nombre, ceux-ci se sont rassemblés. D'autres ont fait savoir qu'en cas de besoin on pourrait compter sur eux. La presse et la télévision régionale ont relayé l'événement, tant le souvenir de l'âpre combat victorieux des travailleurs de Chausson a marqué les esprits. Beaucoup se sont remémoré cette lutte, dans laquelle les travailleurs ont montré qu'ils pouvaient répondre coup pour coup aux attaques patronales et gouvernementales. Les pouvoirs publics régionaux eux-mêmes ont insisté pour une solution rapide à ce conflit. Ils ne tenaient pas à voir se perpétuer ce qu'ils considéraient comme un climat malsain.

Le 16 février, il y avait encore du monde à la Bourse du travail de Creil pour fêter le succès de ce combat et affirmer que le cri de ralliement de la lutte des travailleurs de Chausson: «Un pour tous et tous pour un jusqu'au bout», n'était pas seulement un slogan, mais avait été jusqu'à aujourd'hui une réalité militante. Chacun espère que cela aidera tous les travailleurs qui ont suivi ce combat avec sympathie à reprendre confiance dans leurs propres forces pour répondre aux attaques qu'ils subissent.

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