À peine tiré d'affaire, début février, après l'enquête sur les marchés des HLM de Paris et les commissions occultes, l'ancien maire RPR de Paris, successeur de Chirac à ce poste et nommé par lui, vient d'être mis en examen pour «manoeuvres frauduleuses de nature à fausser la sincérité du scrutin». Autrement dit, Tiberi, à la suite de son épouse Xavière, de son adjointe et d'une dizaine d'autres proches, est poursuivi pour avoir, en préparation des élections municipales de juin 1995 et des législatives de mai-juin 1997, indûment inscrit ou radié -selon les besoins de sa cause- plus de 7000 électeurs.

L'enquête fait suite à une plainte déposée par Lyne Cohen-Solal, l'adjointe à l'actuel maire PS de Paris, adversaire de l'époque de Tiberi. En juin 1997, 2725 voix avaient assuré la victoire de ce dernier sur Lyne Cohen-Solal et, selon un rapport publié en 2000 par la gendarmerie, 3315 «faux électeurs», sur 7228 prévus en réserve par l'équipe de Tiberi, avaient pris part à ces élections législatives. En 2001, Tiberi l'a à nouveau emporté sur Lyne Cohen-Solal par 12 553 voix contre 10 942. L'avenir nous dira peut-être si cette différence de voix est «sincèrement» acquise ou non...

Des dizaines de personnes affirment avoir ainsi été poussées à s'inscrire dans le 5ème arrondissement de Paris, le fief des Tiberi, en échange d'un logement, d'un emploi, d'une place en crèche ou même... au cimetière. D'ici à ce qu'on découvre que le maire du Ve arrondissement était élu par des revenants...