La SNCF affiche de nouveau des profits, qui devraient être de 130 millions d'euros, le montant exact devant être révélé aux membres du conseil d'administration le 23 mars.

Comment est-on passé d'un déficit de plus de 200 millions d'euros à un tel résultat? «Par une meilleure gestion», déclare son directeur général, Guillaume Pépy. Tous les salariés de la SNCF sont payés -mal- pour savoir ce que cela signifie: suppressions de postes, en particulier par le non-renouvellement des départs en retraite (encore près de 4000 annoncées pour l'année en cours); fermetures de services entiers, de gares, de lignes; économies d'entretien impliquant un ralentissement de la vitesse sur des centaines de kilomètres de lignes; abandon du fret; hausse des tarifs pour tous les voyageurs; etc. Pas étonnant qu'à coups de mesures de ce type, les profits reviennent.

Histoire de dépenser ce qu'elle vient d'engranger, la SNCF a programmé le lancement d'une grande campagne de communication, qui devrait coûter au bas mot une petite dizaine de millions, avec un nouveau logo dont la seule conception aura coûté 67000 euros. Dans le même temps, elle annonce qu'elle accorde aux salariés 1% d'augmentation de salaire sur l'année 2005. Si cela ne s'appelle pas jouer les provocateurs, quel nom cela mérite-t-il?