La Poste : Les 7 et 8 juillet, soutien aux syndicalistes du centre de tri de Bègles menacés de révocation07/07/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/07/une1927.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste : Les 7 et 8 juillet, soutien aux syndicalistes du centre de tri de Bègles menacés de révocation

En annonçant l'ensemble des sanctions qu'elle demande à l'encontre des 14 syndicalistes du centre de tri, La Poste a décidé de frapper vite et fort. En plus des plaintes pénales à l'encontre de neuf d'entre eux, en plus des six (3 CGT et 3 SUD, dont les secrétaires de section) menacés de révocation et qui passent en conseil central de discipline, qui se tiendra à Boulogne-Billancourt, ces jeudi et vendredi 7 et 8 juillet, en plus du licenciement demandé à l'encontre d'un contractuel pour faute lourde (voir les derniers numéros), elle vient de demander la mise à pied des sept autres pour des durées de six mois à deux ans.

Deux ans sont réclamés à l'encontre d'un militant CGT et d'un militant SUD, neuf mois à l'encontre de deux militants SUD et d'un employé proche de la CGT, et six mois pour deux militants CGT. Ces sanctions seront décidées lors d'un conseil local de discipline du 18 au 20 juillet, conseil tenu par la même direction régionale qui a porté plainte, qui a envoyé le GIPN et qui est responsable du plan de suppressions d'emplois que combattent ces militants! De la même manière, au conseil central de discipline à Paris, c'est La Poste qui est juge et partie et qui cherche à se donner les moyens de condamner au chômage des postiers, dont le véritable «tort» à ses yeux est de s'opposer à sa politique de rentabilisation et de préparation de la privatisation.

Les 7 et 8 juillet des préavis nationaux de grève pour l'ensemble des services de La Poste ont été déposés par les fédérations CGT et SUD. Un rassemblement national est organisé dès le jeudi 7 juillet dans la région parisienne, devant les locaux de la direction de La Poste à Boulogne-Billancourt, Quai du Point du Jour (Porte de Saint-Cloud), à partir de 8 heures et pendant toute la durée des conseils de discipline. Les six militants sont convoqués chacun leur tour les 7 et 8 juillet. À Bordeaux, un rassemblement est organisé le jeudi 7 juillet, dès le matin, devant le siège de la direction régionale, l'Union départementale CGT appelle l'ensemble des travailleurs de la région à se joindre à ce rassemblement à 12 heures. Des voyages collectifs pour s'associer au rassemblement national, voire pour organiser des rassemblements locaux, sont organisés dans toute la France.

Au centre de tri de Bègles, la direction prétend avoir reporté l'application du plan de réorganisation d'un mois, mais les nouveaux chantiers sont en place et le tri «autres départements» a déjà changé de brigade. Elle n'a pas reporté par contre les retenues de salaires des grévistes qui ont fait jusqu'à 25 nuits de grève. Certains d'entre eux se sont retrouvés avec 250 euros pour le mois, la direction s'appuyant sur le fait que certaines grèves étaient irrégulières, car non couvertes par un préavis, et donc qu'elles ne rentrent pas dans le calcul du minimum légal à laisser sur la paie.

Sur le plan financier, la souscription des syndicats CGT et SUD se monte maintenant à plus de 20000 euros. Des collectes ont permis de rassembler de fortes sommes, jusqu'à 1000 euros à la porte de certaines entreprises de la région. Une partie de cet argent devait être redistribuée ce mercredi 6 juillet à l'entrée du centre de tri à l'occasion d'un «guichet payeur». La presse y est conviée pour lui démontrer que lorsque les fonctionnaires font grève, ils ne sont pas payés, sauf par la solidarité de leurs camarades.

Le dernier des 14 syndicalistes est convoqué le 20 juillet. C'est sur la mobilisation et la solidarité des travailleurs de La Poste, comme sur le soutien de bien d'autres travailleurs, à l'exemple de ce qui se fait à Bordeaux, qu'il faut compter pour faire reculer une direction arrogante et revancharde, et garantir les droits des travailleurs.

À Bordeaux, un collectif de soutien s'est créé, rassemblant l'Union départementale CGT, les syndicats SUD et de nombreux partis politiques, dont Lutte Ouvrière. Au niveau national, Lutte Ouvrière et notre camarade Arlette Laguiller ont signé l'appel de solidarité dont la fédération SUD a pris l'initiative. D'une façon plus générale, Lutte Ouvrière apporte son total soutien à toutes les actions entreprises pour s'opposer aux sanctions et à la répression contre ces travailleurs et syndicalistes menacés.

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