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- Lutte ouvrière n°1927
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Dans les entreprises
Peugeot-Citroën – Aulnay-sous-Bois (93) : Troisième semaine de grève des nettoyeurs
Pour tenter de briser le mouvement, PSA veut licencier le secrétaire de la CGT Citroën
À L'usine Peugeot-Citroën d'Aulnay, les 43 grévistes de l'entreprise de nettoyage sous-traitante ENCI ont entamé, lundi 4 juillet, leur troisième semaine de grève (voir LO n°1926).
La CGT du site, rejointe par la CFDT et SUD, avait appelé jeudi 30 juin les ouvriers de Citroën à un débrayage d'une heure en solidarité avec les grévistes d'ENCI. Au changement d'équipe, près de 300 ouvriers du Montage ont arrêté le travail. En équipe de nuit, une centaine d'ouvriers ont débrayé, ce qui a considérablement ralenti la chaîne.
Comme depuis le début de la grève, une centaine de cadres, agents de maîtrise et membres de la direction -les «suiveurs» comme les appellent les ouvriers- ont encadré les défilés (de jour comme de nuit).
La direction a senti qu'il y avait un risque de contagion entre les travailleurs de ENCI et ceux de Peugeot-Citroën et, le lendemain matin, elle a placardé dans toute l'usine des affiches disant que, la nuit, 17 voitures avaient été vandalisées! Un mensonge de plus, qui a été pris pour ce qu'il était.
Le vendredi 1er juillet avait lieu l'audience au tribunal de Bobigny, où la direction réclamait l'évacuation des grévistes. Peugeot-Citroën s'estimait «pris en otage par une grève illégale et des revendications illégitimes» qui ne la concernaient pas. L'avocate d'ENCI a déclaré que les ouvriers d'ENCI avaient des salaires moyens de 1 800 euros! (Si c'était vrai, ce serait pour deux mois de travail...).
Le soir-même, le secrétaire de la CGT Peugeot-Citroën d'Aulnay recevait une convocation à un «entretien préalable en vue d'un licenciement». Ainsi, après avoir tout essayé pour se débarrasser des grévistes, la direction veut décapiter le principal syndicat qui les soutient.
Dès l'annonce de la menace de licenciement du secrétaire de la CGT, une pétition contre son licenciement a été largement signée.
Derrière la vitrine médiatique de Folz, il y a une autre réalité. Le PDG caresse les médias dans le sens du poil avec les accords contre la «discrimination», pour la «diversité» et autres bavardages. Mais dès que cela devient sérieux, les vieilles méthodes de Peugeot-Citroën reviennent au galop.
Mardi 5, le tribunal de Bobigny a fait connaître son verdict. Peugeot est débouté de toutes ses demandes, la grève est légale. Les revendications sont légitimes et les ouvriers en sous-traitance sont dans leur droit en faisant grève sur leur lieu de travail.
L'annonce de cette décision a renforcé la détermination des grévistes de ENCI et la grève continue.