Pour la première fois depuis 1993 il n'y aura pas de revalorisation des allocations chômage au 1er juillet. Le Medef, l'organisation patronale, a imposé son veto.

Officiellement, les patrons affirment que l'Unedic est en déficit parce qu'il y a de plus en plus de chômeurs, donc de moins en moins de gens pour cotiser et de plus en plus pour percevoir des allocations. Mais si le nombre de chômeurs augmente, c'est bien parce que les patrons licencient à tour de bras! D'autre part la faiblesse des cotisations est liée à la faiblesse des salaires, elle aussi voulue et imposée par les patrons. C'est donc aux patrons de payer pour les pots qu'ils cassent eux-mêmes.

C'est ce qu'ils refusent de faire depuis toujours, mais sans avoir, jusqu'ici, osé bloquer les allocations alors que le coût de la vie augmente de façon très sensible.

Pour expliquer son attitude, le représentant patronal a dit aux représentants syndicaux qu'il ne pouvait pas négocier, car le Medef était en pleine élection présidentielle interne pour le remplacement de Seillière. Donc les allocations chômage sont bloquées, le temps pour que ces Messieurs-Dames se trouvent un nouveau porte-parole et se remettent de leurs émotions démocratiques. Ils verront en septembre, estimant sans doute que les chômeurs ne sont pas à trois mois près.

Mais, à ce moment-là, il y aura l'ouverture de la chasse à courre et les collections d'automne de la haute couture, ce qui fait que le patronat aura la tête ailleurs et qu'il faudra peut-être encore retarder la revalorisation des allocations des chômeurs....