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Leur société
L'obésité des solvables rapporte plus
Le 25 juillet, s'ouvrait à Rio de Janeiro une conférence internationale sur le sida. Les constats sont toujours les mêmes: progression de la pandémie et dramatique absence de moyens financiers pour permettre l'accès des malades des pays pauvres aux médicaments -existants - qui leur permettraient de survivre.
Au même moment, ici, Sanofi-Aventis, classé troisième au palmarès mondial des plus grands laboratoires pharmaceutiques lançait une campagne de presse sur un nouveau médicament, le Rimonabant, fruit d'années de recherches et d'investissements colossaux pour traiter... l'obésité et le tabagisme.
C'est que Sanofi-Aventis attend beaucoup, beaucoup de cette "pilule miracle" qui permettrait d'arrêter de fumer sans prendre un gramme, beaucoup... de rentrées financières. Alors que le Rimonabant ne sera mis sur le marché, au mieux, que fin 2006 ou début 2007, les financiers se frottent déjà les mains. Ils rêvent d'en faire ce qu'ils appellent un "blockbuster", c'est-à-dire un produit qui rapporte plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires par an ! Des sociétés de Bourse américaines ont déjà estimé qu'il pourrait rapporter trois milliards d'euros en 2008, rien qu'aux États-Unis. Et, sur l'ensemble des pays riches, le marché de l'obésité est estimé à plus de huit milliards d'euros. Tout cela sans compter les centaines de millions de fumeurs qui, dans nos contrées, sont désireux de décrocher de leur cigarette.
L'obésité et le tabagisme des pays nantis sont un marché solvable. Le sida des pauvres n'en est pas un !