Vers un appel de toutes les confédérations syndicales : Pour une rentrée de luttes01/09/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/09/une1935.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Vers un appel de toutes les confédérations syndicales : Pour une rentrée de luttes

Après les déclarations de la CGT et de FO, se prononçant pour une journée de grèves et de manifestations fin septembre ou début octobre contre les mesures gouvernementales, pour l'emploi et les salaires, la CFDT et la CGC viennent de se rallier à cette initiative. La date exacte devrait être arrêtée dans les prochains jours.

Quelles que soient les intentions véritables et la résolution réelle des dirigeants syndicaux, les travailleurs ont intérêt à se saisir de cette occasion pour exprimer massivement leur volonté de mettre un coup d'arrêt à la politique patronale de licenciements, de bas salaires, d'aggravation continue des conditions de travail, et de précarité toujours croissante.

Car pendant que le nouveau gouvernement Villepin continue, dans la lignée de tous les gouvernements précédents, de s'attaquer aux quelques protections légales contre l'arbitraire patronal dont pouvaient encore bénéficier les travailleurs, le patronat a continué de son côté, en se servant du chantage à l'emploi, à aggraver les conditions de travail, à faire baisser les salaires, y compris dans de très grands groupes industriels riches à milliards, tout en continuant de supprimer des emplois et de licencier.

Cette arrogance et ce cynisme des patrons sont alimentés par le sentiment qu'ils peuvent tout se permettre, sans risquer en retour des réactions à la hauteur de ces attaques. Eh bien, c'est cela qu'il faut changer, et au plus vite.

Evidemment, pour inverser véritablement le cours catastrophique des choses, pour imposer aux patrons de ne plus licencier, de ne plus avoir recours à la précarité permanente, de garantir des conditions de travail humaines et de rattraper les baisses continues de pouvoir d'achat, il faudra bien autre chose qu'une journée d'action. Il faudra une véritable explosion sociale, venue du fond de la classe ouvrière, avec une ampleur et une détermination capables d'inspirer une crainte salutaire au patronat, bref d'une ampleur comparable à ce que fut le mouvement de révolte de juin 1936.

Mais une participation massive des travailleurs à l'initiative syndicale pourrait redonner confiance à bien des travailleurs, en rendant crédible la perspective d'une contre-offensive du monde du travail. De plus, c'est la seule façon de faire contrepoids aux éventuelles manoeuvres et au manque de détermination de bien des dirigeants des grandes confédérations syndicales, si ce n'est de tous. Car si la CFDT s'est ralliée à cet appel, son secrétaire général, Chérèque, a surtout tenu à rappeler qu'il entendait rester un partenaire prêt à discuter de tout avec le gouvernement.

Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, a déclaré que l'objectif était «de réunir un million de manifestants en octobre», autant que le 10 mars dernier. Mais justement, s'il y a bien eu un million de manifestants à cette date, les dirigeants confédéraux n'ont rien proposé pour donner une suite à ce succès. Bernard Thibault quant à lui a déclaré le 29 août que «les ingrédients sont réunis pour une mobilisation d'envergure», en précisant: «Si les salariés répondent présent, il n'y a aucune raison que ce soit seulement une étincelle.» Mais il ajoutait en même temps qu'il entendait être un partenaire pour le gouvernement et le patronat, pour discuter du social et aussi de l'économie. Mais revendiquer un rôle de «partenaire», ce n'est pas vraiment la même chose que de se préparer à prendre la tête d'une riposte d'ensemble de la classe ouvrière.

Mais c'est cependant en s'emparant des initiatives qui seraient proposées, pour en faire une démonstration de force, que la classe ouvrière peut se donner les moyens de peser sur la situation.

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