Rapport sur la chirurgie : Les économies priment15/09/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/09/une1937.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Rapport sur la chirurgie : Les économies priment

Le conseil national de la chirurgie vient de présenter un rapport au ministre de la Santé, Xavier Bertrand. Il préconise purement et simplement la fermeture des 100 à 150 blocs opératoires qui pratiquent moins de 2000 opérations par an pour 50000 habitants, tous situés dans des villes de 10000 habitants et moins. Selon un des auteurs de ce rapport: "C'est la sécurité qui est en jeu.... Quand il y a une activité faible, le risque de complication augmente".

La question de la sécurité mérite sans doute d'être posée, car c'est vrai qu'en chirurgie comme en médecine une plus grande pratique va de pair avec une plus grande compétence. Et développer cette compétence médicale est sûrement possible. Mais on sait bien que, dans le contexte actuel, d'autres critères sont en jeu et que ce rapport ne pose pas le problème uniquement en fonction de l'intérêt des malades.

Le ministre de la Santé a d'ailleurs déclaré vouloir faire "du sur-mesure, établissement par établissement", précisant: "Nous ne choisirons pas des critères économiques pour décider de l'offre de soins". Mais dans les faits, il applique délibérément dans les hôpitaux, petits et grands une politique de restriction et d'économies.

Encore récemment, c'est avec ce même genre d'arguments sur la sécurité des soins que les autorités de santé ont fermé dans tout le pays des maternités procédant à trop peu d'actes, ce qui a obligé des femmes à des déplacements de plusieurs dizaines de kilomètres pour accoucher... ce qui ne leur assure pas forcément une plus grande sécurité.

Le conseil national de la chirurgie, conscient des critiques que va soulever son rapport, préconise de transformer les plus petits des hôpitaux en "lieux de diagnostic" et de développer "la télémédecine pour transmettre très facilement images et résultats... vers les gros centres". Il préconise aussi le développement d'une flotte d'hélicoptères sanitaires, parlant même de "saint-bernard qui transportent les gens des petites villes vers les grosses..."

Tout cela est bien beau sur le papier et serait effectivement envisageable mais il faudrait des crédits, alors que la politique de santé menée depuis des années rogne sur tous les budgets et ne donne aucun moyen supplémentaire aux grand centres hospitaliers.

On ne sait pas ce qui sortira de ce rapport et s'il annonce effectivement des fermetures de blocs opératoires mais ce qui est sûr, c'est que ceux qui l'ont rédigé, comme ceux qui l'ont demandé, ne cherchent qu'à rogner sur les budgets de la santé et cela comme toujours au détriment des malades.

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