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Dans les entreprises
Alstom - Belfort : Plus de travail et moins d'emplois !
"Le futur est notre quotidien", dit en ce moment la publicité que fait Alstom pour vanter les TGV, les métros ou les centrales construits dans le monde. Eh bien, on espère que non! Car le quotidien, dans l'usine, c'est toujours l'inquiétude des licenciements, en particulier pour ceux du secteur MSA qui fabrique du fil et des aimants supraconducteurs.
Un plan vise à supprimer 137 emplois sur les 280 salariés, 87 pour la fin de l'année et 50 l'année prochaine. Mais depuis cette annonce, alors que cette filiale a toujours été présentée par les actionnaires comme bénéficiaire et qu'une commande qui n'était soi-disant pas prévue vient d'arriver, non seulement il n'est pas question pour la direction d'annuler les licenciements, mais en plus sa solution est de demander des volontaires pour faire des heures supplémentaires!
Dans le secteur ferroviaire, où les effectifs sont passés de 1400 à 575 en moins de dix ans, avec les grosses commandes confirmées entre autres par la SNCF, nous ne sommes plus assez nombreux. La direction emploie tous les moyens pour nous faire produire plus et plus vite: décalage des jours de RTT, heures supplémentaires, mais il n'est pas question d'embaucher, les licenciés de Turbomachines, par exemple. Selon l'ANPE, il y aurait encore 83 personnes "sans solution" sur les 180 licenciés lors du plan, il y a plus d'un an.
Le "quotidien" dans l'usine, ce sont aussi les salaires de plus en plus bas, dans toute la kyrielle d'entreprises, ou plutôt ce qu'il en reste, vers qui Alstom a "externalisé" pour sous-traiter des licenciements; mais pas seulement. La direction use et abuse du chômage partiel sur de longues périodes, attaque directe contre les salaires. Et à Turbomachines, par exemple, avec des augmentations générales nulles depuis plusieurs années, et de petites augmentations individuelles à la tête du client, plusieurs salariés s'étaient retrouvés à être payés plus de 40 euros en dessous du smic.
Les actionnaires et banquiers d'Alstom ont touché des milliards de l'État pour sauver leurs profits et les augmenter, ce que Kron, le PDG du groupe, appelle "la voie du redressement". Au "quotidien", cela continue de plus belle. La Société patrimoniale du Territoire de Belfort (Sempat), émanation du Conseil général, vient de racheter à Alstom 15 hectares de terrains de l'usine avec 60000 m² de bâtiments, beaucoup abandonnés suite aux licenciements, et d'autres où dorénavant Alstom préfère être locataire, avant de les vider dans un futur proche. Le président de la Sempat, Christian Proust, conseiller général MDC, accompagné du président du Conseil général PS Yves Ackerman, était très fier de signer un premier chèque de 3858000 euros à la direction d'Alstom. En même temps, aux frais de la ville essentiellement, se construit la route traversant le site Alstom, baptisée pompeusement avenue des Sciences-et-de-l'Industrie, devant relier le Technopole voisin (ex-site Bull) pour un vaste "projet d'urbanisme industriel" baptisé "Techn'hom".
Du Conseil général au gouvernement, en passant par la région et la ville, de tous bords on nous répète que cette débauche d'argent public en infrastructures intéressantes pour les patrons et des promoteurs immobiliers favorisera le maintien et la création d'emplois dans les dix ans! Parmi les premiers projets d'installations censées aller dans ce sens, il y a le déménagement des Archives départementales, la construction d'un Parc des expositions pour remplacer celui qui existe à 5 kilomètres et qui serait obsolète; et puis la création d'une Maison de l'emploi à la Borloo avec l'ANPE.
Quand on vous dit que ça va favoriser l'emploi!