Après les suppressions d'emplois de ces dernières années, c'est l'inquiétude aujourd'hui pour les 85 salariés de l'entreprise Tissage de Picardie à Villers-Bretonneux dans la Somme. Le PDG de cette entreprise spécialisée dans le tissu d'ameublement, Guillaume Sarkozy, qui n'est autre que le frère du ministre de l'Intérieur, se déclare en cessation de paiement.

Pour un peu, Guillaume Sarkozy voudrait se faire passer pour une victime. "C'est une conséquence indirecte de la mondialisation, qui provoque un changement extrêmement rapide des réseaux de distribution", a-t-il déclaré en annonçant le dépôt de bilan. Il oublie seulement de rappeler qu'il a largement profité de cette mondialisation en réalisant 60% de ses ventes à l'exportation. De combien sa fortune personnelle et celle de ses proches se sont-elles accrues? Evidemment, c'est une question sur laquelle il ne s'attarde pas.

En 1979, Guillaume Sarkozy avait interrompu une carrière commencée au ministère de l'Intérieur et poursuivie chez IBM: il faut dire que dans la corbeille de mariage avec sa première épouse, il y avait les Tissages de Picardie dont il était devenu directeur puis PDG et propriétaire d'une majorité du capital. Ce fut aussi un tremplin pour lui permettre d'accéder à la présidence du syndicat patronal de l'industrie textile, adhérent au Medef.

Aujourd'hui, les salariés de Tissage de Picardie sont menacés tandis que le patron, lui, a déjà trouvé à se recaser: selon Le Parisien, il a décroché, fin août, la présidence du directoire de Menway International, une société spécialisée dans... le reclassement! Les suppressions d'emplois, elles aussi, ouvrent, au moins à certains, des possibilités de s'enrichir...