- Accueil
- Lutte ouvrière n°1942
- Alstom Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) : Les travailleurs s'invitent au CCE
Dans les entreprises
Alstom Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) : Les travailleurs s'invitent au CCE
Les travailleurs d'Alstom Saint-Ouen sont sous la menace d'un plan de licenciements et de fermeture de l'usine. Mardi 11 octobre, ils se sont "invités" au Comité central d'entreprise qui devait en discuter à Mâcon.
La réunion devait se tenir dans un hôtel de cette ville, où se situe une autre unité du groupe. Les directeurs ont été pour le moins surpris, en sortant de leurs chambres, de nous voir installés à la table du petit-déjeuner (que la direction s'est empressée de nous offrir "spontanément"). Histoire de ne pas faire le déplacement pour rien, on s'est invités aussi au CCE, qui s'est tenu en public. Les patrons ont ainsi entendu leurs quatre vérités. Car dans l'affaire, tout est scandaleux.
Alstom est l'héritier d'un groupe mondial qui fabrique de gros équipements électriques, transfos, éléments de centrales, TGV, etc. Après des années de Monopoly industriel au cours desquels on nous a mariés avec divers partenaires, le gouvernement nous a revendus à Areva, qui n'en voulait d'ailleurs pas. Évidemment, après les belles paroles du début, Areva a commencé à préparer un plan de "restructuration" comprenant entre autres la fermeture de l'usine de Saint-Ouen.
Mais des plans, on en a eu, à Saint-Ouen! Et du baratin aussi. L'usine a compté plus de 2000 salariés dans le passé. En 2000, prétendument pour la sauver, on allait installer un pont roulant de 300 tonnes et supprimer 200 emplois. Les emplois ont été supprimés et le pont est resté en rade. En 2003, nouveau "sauvetage"! Cette fois, plus de pont, c'était par coussin d'air qu'on transporterait des transfos gros comme des locomotives! Le tapis volant est resté en l'air et plus de cent emplois se sont encore envolés.
Aujourd'hui, ce sont les autres usines qui vont, nous dit-on, être sauvées mais les 335 emplois qui restent à Saint-Ouen doivent passer à la trappe, sans compter les emplois supprimés dans les autres unités!
Eh bien non! La moyenne d'âge est de 47 ans et se retrouver à l'ANPE, sans qualification reconnue ailleurs qu'à l'Alstom, pour finir on ne sait trop où, et tout ça pour les profits des banquiers et des actionnaires, pas question qu'on l'accepte.
La direction se l'est entendu dire en face. Cette journée a été une étape. Il ne faut pas qu'elle soit la dernière.