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États-Unis : Rosa Parks canonisée, pardon... capitolisée
En ces temps de scandales où cela ne va pas fort pour le chef d'État américain, tout est bon pour essayer de rebondir. C'est ainsi que Bush s'est retrouvé au côté de sa chef de la diplomatie, Condoleezza Rice, au service funèbre tenu à Montgomery en hommage à Rosa Parks, récemment décédée.
En 1955, en refusant sa place assise à un Blanc dans un bus de cette ville soumise à la ségrégation raciale, elle avait été à l'origine d'un boycott qui avait duré plus d'un an et mit un terme à cette iniquité à Montgomery. Ce succès avait encouragé le mouvement des Noirs américains contre la ségrégation raciale et conduit, au terme d'une longue lutte, à son abolition en 1964.
Auparavant, Bush avait participé à un hommage rendu au capitole, où la dépouille de la militante des droits civiques a été exposée. Là encore, elle reste une pionnière, puisque c'est la première fois qu'une femme reçoit un tel hommage, assez rare puisque 28 personnes seulement en ont bénéficié depuis 1852, et habituellement réservé aux présidents, aux militaires et aux politiciens.
Mais Bush a un problème : reconquérir sa popularité perdue. Après la catastrophe de Katrina qui a dévasté La Nouvelle-Orléans et montré le peu de cas que les autorités accordaient aux pauvres, en majorité des Noirs, un petit hommage posthume à Rosa Parks, très estimée dans la communauté noire, ne peut pas faire de mal.
Bush n'est pas le premier politicien à la réputation douteuse à essayer de tirer parti de la bonne réputation et de l'honnêteté d'un défunt. Et il ne sera pas le dernier.