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Hôpitaux : Le gouvernement responsable de la pénurie
De l'aveu même de l'Agence régionale de l'hospitalisation d'Ile-de-France, plus de 4000 postes d'infirmières ne sont pas pourvus dans les hôpitaux publics. Et cette situation va en s'aggravant puisqu'on est passé de 3% de postes vacants en 2000 à 6,8% cette année.
La pénurie serait pire encore si, au lieu de considérer les postes programmés et notoirement insuffisants, on calculait par rapport aux postes nécessaires au bon fonctionnement des services.
La situation n'est pas meilleure en province : dans certaines villes ou régions, comme en Champagne-Ardennes par exemple, les infirmières font également cruellement défaut.
Cette pénurie n'est pas un problème nouveau. Un temps présenté comme la solution miracle, le recrutement d'infirmières étrangères n'a pas fait illusion très longtemps ; dans bon nombre de cas, ces infirmières, confrontées à la réalité, sont retournées dans leur pays d'origine.
L'une des explications réside dans le fait que, par souci d'économie, les pouvoirs publics ont fermé de nombreuses écoles de formation d'infirmières. Et même si un petit effort a été entrepris depuis quelques années pour améliorer les capacités de formation, le nombre de places offertes - 30000 en 2004 contre 26000 en 2000 - est encore très loin de couvrir les besoins. Certains commentateurs mettent également en cause l'application des 35 heures. Ils " oublient " juste de dire que, pour des raisons de restriction budgétaire, cette mesure a été effectuée sans programmer les milliers de postes supplémentaires qu'il aurait fallu créer pour compenser l'allégement des horaires. Du coup, les conditions de travail - horaires, charge de travail, repos et congés repoussés, etc. - sont de plus en plus pénibles, comme elles le sont pour l'ensemble du personnel hospitalier, d'autant que, dans certains services, le raccourcissement de la durée des hospitalisations augmente la quantité de travail par lit. Ajouté aux bas salaires, cela explique que les hôpitaux ont de plus en plus de mal à pourvoir même les postes budgétisés.
Le gouvernement, qui condamne les hôpitaux, comme les autres services publics, à l'austérité afin de mieux arroser d'aides et de subventions le patronat, est directement responsable de cette situation.