Jospin se rappelle au mauvais souvenir des électeurs de gauche03/11/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/11/une1944.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Jospin se rappelle au mauvais souvenir des électeurs de gauche

À l'occasion de la parution de son dernier livre, Jospin a pu largement s'épancher à la télévision et dans les journaux.

Interrogé par le journal Le Monde, Jospin émet quelques critiques sur la politique de la droite au pouvoir, " qu'il s'agisse de la politique fiscale ou du 'détricotage' du droit du travail " et qualifie le gouvernement de " pouvoir sourd aux protestations populaires ". Mais à quoi sert de dénoncer la droite si c'est pour appliquer une politique qui aggrave encore celle du gouvernement précédent, comme il l'a fait entre 1997 et 2002 ? Quelles mesures a-t-il prises contre le chômage, pour préserver les travailleurs des licenciements ?

Alors que Jospin s'était engagé en 1997 à " stopper toute privatisation ", il a battu les records dans ce domaine. Lors de l'émission sur France 2, il a qualifié l'actuelle privatisation partielle d'EDF de " faute majeure " omettant de rappeler que les préparatifs avaient été effectués par son gouvernement, en particulier par son ministre de l'Économie, Fabius.

Mais cela n'arrête pas Jospin, qui fustige l'extrême gauche qui n'est pas, elle, frappée de la même amnésie. Le fait de s'opposer aux attaques contre les milieux populaires, qu'elles viennent d'un gouvernement de droite ou de gauche, cela le gène.

Jospin réentonne une vieille rengaine : " Si l'extrême gauche appelle à voter contre la gauche qui gouverne et fait des réformes, elle facilite la victoire de la droite, c'est-à-dire la mise en oeuvre de politiques qui vont exactement à l'opposé des intérêts de ceux qu'elle prétend défendre ", oubliant que c'est la politique de la gauche qui, en démoralisant le monde du travail par ses attaques, a favorisé le retour d'un gouvernement de droite parmi les plus réactionnaires. Quant à l'affirmation : " La surenchère pratiquée par l'extrême gauche ne débouche sur rien ", c'est l'éternel cliché.

Bien sûr que les révolutionnaires ont un programme sur les problèmes qui concernent la situation immédiate du monde du travail. Les mesures que défend Lutte Ouvrière sont plus réalistes que les promesses rares pour l'instant des candidats du PS. N'est-il pas concret de défendre l'interdiction des licenciements collectifs dans toutes ces entreprises qui licencient et engrangent des profits ? N'est-il pas réaliste d'exiger que l'on arrête d'arroser le grand patronat avec l'argent des contribuables et que l'on consacre les sommes ainsi économisées aux services publics ? Bien évidemment il ne suffit pas, et nous le disons, de défendre ces idées pour qu'elles deviennent réalités. Ce qui sera décisif, c'est la capacité de la classe ouvrière à les imposer. Utopie ? Non quand le grand patronat doit affronter la puissance collective du monde du travail. Cela s'est vu et cela a été efficace. En juin 36 comme en mai 68, pour ne rappeler que les dates majeures qui ont marqué les mobilisations ouvrières.

Et, c'est justement parce que ces mesures sont à l'ordre du jour et qu'elles répondent aux préoccupations du monde du travail que Jospin et consorts les combattent.

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