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Leur société
Villepin et les banlieues : Parler pour ne rien dire
Dans une interview au journal 20 minutes, Villepin fait le point sur les événements des banlieues. Après s'être félicité de la fermeté du gouvernement, il affirme «vouloir agir avec force sur l'éducation, le logement, l'emploi et contre les discriminations» car il y «a aussi une dimension sociale et urbaine à ces événements».
À l'entendre, son gouvernement va faire «plus et mieux». Beau programme, mais le bateleur Villepin n'a pas grand-chose à sortir de son chapeau. Ainsi, quand il parle des ZEP, il accouche d'une «aide ciblée pour les 130 collèges et la vingtaine de lycées les plus en difficulté». On est loin du compte. Et pour convaincre les enseignants de rester plus longtemps dans ces établissements difficiles, il leur propose des formations spécifiques...
Et dans tous les autres domaines, les réponses de Villepin sont de la même eau: des mots et pas de moyens.
Pour le logement, il ne peut pas sanctionner les communes qui ne respectent pas le taux de 20% de logements sociaux... car les situations sont très différentes d'une ville à l'autre. Et quand le journaliste évoque des mairies dirigées par son parti, l'UMP, Villepin répond que chacun doit prendre ses responsabilités. Comprenne qui pourra, en tout cas il n'embêtera pas ses chers amis!
Sinon, Villepin prétend avoir comme priorité le pouvoir d'achat et ce qu'il appelle la «sécurisation des parcours professionnels». Mais toute la politique de son gouvernement aboutit à réduire le pouvoir d'achat des travailleurs, en bloquant les salaires et en augmentant les prélèvements obligatoires. Et quand il parle des emplois, la seule solution pour lui, c'est la flexibilité car «la réussite professionnelle passe par un travail d'adaptation».
Bref, Villepin n'a rien à dire, il n'a aucune réponse à apporter ni aux jeunes de banlieue, ni aux millions de chômeurs, mais cela ne l'empêche pas de parler. Faire du vent, n'est-ce pas le rôle d'un Premier ministre?