Côte-d'Ivoire : Une erreur, en plus d'un crime?29/12/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/12/une1952.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Côte-d'Ivoire : Une erreur, en plus d'un crime?

L'enquête sur l'assassinat, par des soldats français, le 13 mai dernier, d'un Ivoirien, mort étouffé la tête enfermée dans un sac en plastique, a mis en contradiction les déclarations des militaires. Cinq d'entre eux ont été mis en examen pour homicide volontaire ou pour complicité, dont le général Poncet, qui commandait alors les 4000 soldats français de l'opération Licorne en Côte-d'Ivoire. Le 13 décembre, celui-ci avait nié avoir donné l'ordre, mais un de ses subordonnés, le général Renaud de Malaussène, a affirmé depuis que le meurtre résulterait bien d'une décision de Poncet.

De plus, un doute est apparu sur l'identité de l'homme qui a été tué. Alors que l'armée française avait déclaré rechercher un "coupeur de routes" nommé Mahé, la victime de l'armée serait un homonyme. Une éventuelle confusion "ne change rien quant au problème juridique", a déclaré Michèle Alliot-Marie, ministre de l'Armée. Cela change beaucoup en revanche, pour celui qui a été tué... mais ce n'est pas le souci d'Alliot-Marie. Et on a envie d'ajouter que si l'enquête conclut un jour quelque chose, cela ne changera rien au fait que l'armée française a une solide tradition de meurtres, de tortures dans les colonies. Dans la Côte-d'Ivoire indépendante, les généraux ne s'appellent plus Massu, Bigeard ou Aussaresses, mais l'armée française se considère comme chez elle pour intervenir, le cas échéant pour tuer en espérant bien être couverte par la hiérarchie et le gouvernement.

Si aujourd'hui des responsables militaires ont été tout de même mis en examen, cela correspond sans doute à un geste du gouvernement français qui pouvait craindre que ce meurtre n'envenime un peu plus les relations déjà assez tendues qu'il entretient avec le régime ivoirien de Gbagbo... et risque donc de compromettre le maintien des troupes françaises dans le pays. Mais justement, ces troupes n'ont rien à faire là et doivent être retirées de Côte-d'Ivoire!

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