Défial-Avenance (Somme) : Grève pour les biftecks23/03/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/03/une1964.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Défial-Avenance (Somme) : Grève pour les biftecks

Les travailleurs des trois usines Défial des environs d'Amiens, qui s'occupent de l'abattage et de la découpe de la viande, ont fait grève et bloqué l'entreprise pendant plusieurs jours, du 16 au 20 mars.

L'entreprise compte 780 salariés, répartis sur quatre sites en Picardie. Ce sont les travailleurs de l'usine d'Ailly-sur-Noye qui ont lancé le mouvement jeudi 16 mars. Les entrées ont été bloquées nuit et jour par des amoncellements de pneus et de palettes, surmontés par les drapeaux de la CGT. Ces travailleurs ont été rejoints le lendemain par ceux de l'abattoir d'Amiens et de la nouvelle usine de Flixecourt. Ils réclamaient une augmentation de 200 euros ainsi que la prise en charge par l'employeur des trois jours de carence non remboursés par la Sécurité sociale en cas d'arrêt maladie.

Le groupe Avenance, dont font partie les usines Défial, a annoncé 17,9 millions d'euros de bénéfices en 2004, soit 3600 euros par salarié. Mais l'usine compte des ouvriers ayant 38 ans d'ancienneté et qui gagnent seulement 1100 euros par mois, prime d'ancienneté comprise. La prime de rendement n'est accordée que si tous les ouvriers d'une même équipe atteignent les 86 kilos de viande découpés à l'heure (alors que jusqu'à une date récente la norme était de 66 kilos). Cette prime est ensuite répartie entre eux... en fonction des notes attribuées à chacun par les chefs!

Les conditions de travail sont dures, dans ces usines où l'on doit abattre les animaux, manipuler les carcasses et utiliser des outils tranchants en tenant des cadences de plus en plus rapides. En conséquence les coupures profondes, les problèmes aux tendons des bras et des mains, les dos abîmés sont en augmentation.

Les salariés ont voté la fin de la grève lundi 20 mars dans l'après-midi, après que la direction eut cédé une augmentation de 2,2% (l'équivalent d'une trentaine d'euros en plus par mois) et quelques jours de repos supplémentaires, en fonction de l'ancienneté. Cette petite avancée, si elle ne fait pas le compte, est une victoire morale, dans cette entreprise connue pour sa répression contre les militants syndicaux. Et c'est un encouragement pour de futures luttes.

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