Le Conseil général des Hauts-de-Seine vient de déposer son projet, paraît-il "d'envergure nationale", de faire couvrir la RN 13, auprès de la Commission nationale des débats publics, qui rendra ses conclusions au ministre des Transports. Cette voie relie Paris à la Défense et coupe Neuilly en deux. Une petite partie a déjà été couverte, il y a quinze ans, quand la ligne de métro a été prolongée jusqu'à la Défense.

On voit très bien l'avantage que la ville de Neuilly en retirerait: la circulation passerait en sous-sol, le bruit diminuerait de plusieurs décibels et, en surface, comme le précise le projet, cela libérerait un "potentiel d'aménagement urbain unique, à deux pas du premier quartier d'affaires international de France et aux portes de Paris". De quoi ravir les spéculateurs immobiliers!

Le problème est bien sûr le coût de l'ouvrage, chiffré il y a trois ans à quelque 750 millions d'euros, qui se monterait peut-être maintenant à un milliard. Le maire de Neuilly fait valoir que, sur les 160000 à 200000 véhicules qui utilisent cette voie quotidiennement, 55 à 60% ne viennent pas dans sa bonne ville, mais ne sont qu'en transit entre Paris et l'Ile-de-France ou la province. Il attend donc une participation financière conséquente du département, de Paris, de la Région et de l'État. Devedjian, vice-président du Conseil général des Hauts-de-Seine, dit en substance qu'il a déjà donné en finançant 20% des études à hauteur de trois millions d'euros. La Région et Paris disent qu'il y a d'autres travaux de voirie urgents, ainsi que le développement des transports collectifs. Le ministre des Transports, Dominique Perben, devra trancher en octobre.

Peut-on parier qu'il ne sera nullement influencé par un habitant de Neuilly, son collègue Sarkozy? L'ex-maire de Neuilly se dit confiant; ses anciens administrés sont l'objet de plus de prévenances que ceux de l'Est parisien, voisins du périphérique!