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Leur société
Vénissieux (69) : Fermeture de la maison médicale de garde
Depuis le 1er mai, la maison médicale de garde de Vénissieux a été obligée de fermer ses portes, faute de financement suffisant: l'Union régionale des Caisses d'assurance maladie a estimé que cela coûtait trop cher.
Après en avoir réduit le budget de fonctionnement d'un quart en décembre dernier, l'Urcam a décidé de supprimer le poste de secrétaire, sous prétexte qu'il n'y avait pas assez d'actes médicaux pour justifier un tel emploi.
Pourtant, en moyenne, la maison médicale de garde de Vénissieux assurait 420 consultations par mois et, sur le département du Rhône, l'existence des six structures similaires a permis de désengorger de 11% les urgences hospitalières.
Leur création dans ce département remonte à novembre 2002. Le système des gardes médicales de nuit et des week-ends était devenu difficile à assurer. L'insécurité -des médecins, isolés, se sont fait menacer ou agresser en allant voir des malades dans certaines cités-, la perte de temps occasionnée parfois à trouver une adresse, ont amené la création de telles structures. Là, les médecins sont regroupés à plusieurs dans des locaux adaptés et ce sont les malades qui se déplacent. À Vénissieux, la mairie avait mis à disposition un local en centre-ville, au-dessus de La Poste.
Progrès pour les médecins, la maison médicale de garde l'est tout autant pour les malades. Elle évite de faire la queue aux urgences pour soigner, par exemple, des petites blessures ou des maladies infectieuses aiguës, comme les otites ou les rhino-pharyngites, qui touchent beaucoup les enfants. À Vénissieux, la moitié des patients avaient moins de quinze ans. Pour deux malades sur trois, le temps d'attente ne dépassait pas le quart d'heure. Les plus pauvres, qui hésitent à faire venir un médecin chez eux en pleine nuit, s'y déplaçaient facilement: un patient sur trois bénéficiait de la CMU.
Vénissieux n'est pas un cas isolé. Ces derniers mois, plusieurs autres maisons médicales de garde ont elles aussi dû fermer leurs portes, faute de moyens financiers pour fonctionner. Voici une nouvelle économie qui, dans le meilleur des cas, va compliquer la vie de tout le monde, médecins et malades, mais qui surtout risque d'amener les plus démunis à se soigner encore moins.