Déjeunant avec les patrons de presse, Villepin les a appelés à plus de «professionnalisme». Ils doivent, dit-il encore, davantage amener leurs journaux à «se défier des amalgames» et à «se prémunir des raccourcis et des faux-semblants». «Nos concitoyens doivent pouvoir compter sur votre travail pour démêler le vrai du faux et rendre lisible ce qui apparaît à première vue indéchiffrable», a-t-il encore déclaré.

Tout «amalgame» à une affaire en cours le concernant serait bien sûr malvenu.

Mais, sans doute pour favoriser tout de même la compréhension plus rapide de ses interlocuteurs, Villepin a ajouté des arguments plus sonnants, capables d'activer leur compréhension.

Villepin, qui est pour la «constitution d'entreprises de presse solides», pour les aider à leur modernisation «sociale», leur a accordé 31 millions d'euros, qui sont inscrits dans le budget 2006. Et, parole de Villepin, les cadeaux ne vont pas s'arrêter là.

Manière de rappeler à la presse que, si elle veut continuer à bénéficier des largesses de l'État, elle a intérêt à l'ouvrir un peu moins sur les affaires scabreuses qui mettent en cause certains ministres.