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Leur société
Les aventures de Ségolène, chapitre deux : Chez les prolétaires
Dans le deuxième chapitre de son livre diffusé par épisodes sur internet, Ségolène Royal disserte à propos du monde du travail. Elle a lu des livres qui parlent des travailleurs, peut-être même a-t-elle parlé avec des gens qui ont parlé eux-mêmes avec de vrais ouvriers. En tout cas, les chiffres sont précis et les exemples sont parlants. En France, en 2006, les travailleurs sont exploités, le niveau de vie des classes populaires a tendance à baisser, la pauvreté à s'accroître et la vie au travail à devenir plus difficile. Qui l'eût cru?
Ségolène Royal reprend à son compte les chiffres de Fabienne Brutus, cette employée de l'ANPE qui démontre qu'il n'y a pas 2,5 mais bien 5 millions de chômeurs. Quel dommage que Ségolène n'ait pas su cela lorsque Michelin, Lu, Moulinex, etc. jetaient des milliers de travailleurs à la rue, sans que le gouvernement auquel elle appartenait, celui de Jospin, ne lève le petit doigt pour les en empêcher.
Elle nous dit que «l'ombre portée de la précarité et de l'insécurité épargne aujourd'hui peu de foyers populaires». Mais c'est bien parce que tous les gouvernements, y compris ceux auxquels elle a participé et ceux qu'elle a soutenus, ont créé de multiples contrats précaires, dont le CPE n'est que le dernier avatar.
Le livre souligne qu'il y a 2000 accidents du travail par jour, que l'augmentation des TMS (troubles musculo-squelettiques) prend le caractère d'une véritable «épidémie» et que l'augmentation des pathologies professionnelles est tout simplement due au «durcissement du travail». Mais non seulement les gouvernements socialistes ne se sont pas distingués en luttant pour l'amélioration des conditions de travail, mais la loi Aubry, dite des 35heures, dont ils sont si fiers, a eu pour conséquence un durcissement des conditions de travail.
De même, Ségolène Royal traite du scandale de l'amiante et du fait que la dangerosité de ce produit est connue depuis 1906 sans qu'aucun gouvernement n'y ait jamais rien fait. Elle emploie à ce propos le terme «d'injustice de classe» et souligne le fait qu'il a fallu la mobilisation des personnes touchées pour que les choses commencent à changer. Est-il besoin de préciser que ni elle ni aucun des ministres ou ex-ministres socialistes n'est pour rien dans cette mobilisation?
Pour tout ce qui concerne la vie quotidienne des travailleurs, Ségolène Royal n'a jamais rien fait de positif, son passé le montre, et ne fera rien non plus à l'avenir, son livre ne l'y engage en rien. Mais au moins on est désormais sûr d'une chose: ce n'est pas par ignorance!