Parti Socialiste : Des éléphants qui trompent énormément14/06/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/06/une1976.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Parti Socialiste : Des éléphants qui trompent énormément

La cohorte des candidats à l'investiture socialiste a fait preuve d'une belle unanimité lors de la ratification du «projet» que vient de produire le PS. Ce qui ne signifie pas qu'ils se sentent engagés par ce document.

À la question de savoir si ce projet serait celui du candidat au moment des élections, Strauss-Kahn estimait il y a peu qu'il n'engagerait le candidat «qu'à hauteur de 80%». Ségolène Royal répondait à la même question, la main sur le coeur: «C'est évident, c'est pour cela qu'il a été fait», et ce projet «sera le projet de tout candidat à l'élection présidentielle». Mais elle ajoutait qu'elle conservait son entière «liberté de parole». Quant à Laurent Fabius, il se déclare «parfaitement à l'aise» avec le «socle» du texte. Et avec le reste aussi...

Quoi qu'ils en disent, ce projet pourtant bien vague, bien général, n'engage à rien. Alors, pourquoi ne pas faire semblant de le respecter? Ils pourraient même dire à 100% sans que cela leur coûte rien.

Pour les mois qui suivent, projet ou pas, chacun va continuer de jouer sa partition.

La multiplicité des postulants socialistes à la candidature et, du coup, la variété de leurs discours permettent de donner à ce programme de multiples interprétations et qu'il ne soit pas pris trop au pied de la lettre. Sauf peut-être par les futurs partenaires du PS, comme le PCF qui y voit d'emblée une inflexion à gauche. Ainsi, l'Humanité du 5 juin le qualifiait de «projet qui s'affiche à gauche». La volonté unitaire rendrait-elle aveugle?

Pour plusieurs semaines cependant, ce projet va alimenter les discussions des militants avant l'approbation définitive. Mais quand Hollande déclare que ce projet sera alors le programme du candidat, personne, même pas lui, ne le croit sérieusement.

La logique de la constitution de la VeRépublique, c'est que le candidat n'est pas celui d'un parti (même s'il a besoin de la machine électorale que constitue son parti pour gagner). Mitterrand, en 1981, s'était présenté sur la base de ses «cent une propositions», pas sur celle du programme du Parti Socialiste. Jospin avait fait encore plus fort en 2002, en affirmant que sa candidature n'était pas une candidature socialiste.

Alors, tout ce débat sur le «projet socialiste» n'est que poudre aux yeux, destinée aux naïfs qui le prendraient au sérieux.

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