Le 12 juin, trois employés de la société EAV, qui effectuaient une opération de maintenance dans une fosse liée au système d'égouts de la commune de Poissy, dans les Yvelines, en banlieue parisienne, ont trouvé la mort dans des circonstances encore mal connues, mais vraisemblablement à la suite de l'inhalation d'hydrogène sulfuré, un gaz toxique, et même mortel à forte concentration.

Les quatre ouvriers devaient aspirer le contenu d'un bac de décantation de 30 m3, afin d'en extraire les boues et de désensabler la cuve pour faciliter le passage des eaux usées. Ce sont précisément ces boues qui dégagent des gaz, dont certains très toxiques. L'opération, réalisée deux fois par an par l'entreprise, avait commencé depuis une demi-heure lorsque l'alerte fut lancée, les ouvriers ne donnant plus signe de vie. Les pompiers et le Samu ont vainement tenté de réanimer trois des égoutiers, le quatrième, grièvement atteint, ayant été transporté à l'hôpital de Poissy.

Le sous-préfet, qui s'est déplacé sur les lieux de l'accident, constatait que le travail réalisé par les quatre ouvriers de EAV était une opération «courante mais dangereuse». C'est le moins qu'on puisse dire. Il y a quelques mois, deux ouvriers s'étaient déjà trouvés mortellement intoxiqués par des émanations d'hydrogène sulfuré en curant une fosse au golf de Feucherolles, dans le même département.

Et l'on peut s'interroger pour savoir si toutes les conditions de sécurité, masques et détecteurs de gaz, étaient réunies afin que la fosse à curer ne se transforme pas en piège mortel pour les ouvriers.