Il y a des comptes à contrôler!

En 2005, la maison de retraite «de Coubertin», établissement public, a dégagé une économie de plus de 600000 euros. Alors que les services rendus n'ont cessé de se dégrader, les tarifs payés par les personnes âgées ont augmenté et la direction a même envoyé une lettre aux familles justifiant cette hausse par le financement de personnel supplémentaire... qu'on n'a jamais vu venir. Il manque du matériel nécessaire aux soins et surtout les effectifs sont insuffisants, au point que les congés sont difficiles à prendre et que la fatigue s'accumule. C'est sur le dos du personnel et des familles que la direction a réalisé ces économies.

Une grande partie de cet argent (500000 euros) va être consacré à acheter du matériel pour la nouvelle maison de retraite en construction. C'est quand même un comble, que l'argent des pensionnaires contribue à financer l'ameublement du nouvel établissement! Ce serait à l'État de payer!

Et par-dessus le marché, l'autre partie de la somme non dépensée servira à payer un dépassement de devis de la société Thélu, qui réalise le gros oeuvre du foyer de cette future maison de retraite; ainsi 100000 euros lui seraient versés, en plus des deux millions d'euros initiaux.

La société Thélu et Cie appartient en fait au groupe Eiffage. C'est un trust qui s'enrichit, notamment, grâce aux constructions pour des collectivités publiques. Ainsi les bénéfices d'Eiffage se monte à 303 millions d'euros en 2005, en augmentation de 33% par rapport à 2004. Cela va permettre au groupe d'augmenter de 50% les dividendes versés aux actionnaires.

La moindre des choses serait de pouvoir contrôler les chiffres avancés par ces entreprises privées, surtout quand elles augmentent ainsi leurs factures. Et l'argent devrait immédiatement être utilisé pour embaucher du personnel.