Les travailleurs de la plus grande mine privée de cuivre du monde, Escondida, située à 1300 kilomètres au nord de Santiago, qui étaient en grève depuis le 7 août, ont voté majoritairement, le 31 août, la reprise du travail. Ils ont obtenu une augmentation de salaire de 5% ainsi qu'une prime exceptionnelle de13000 euros. Le nouveau contrat aura une durée de40 mois.

Ce résultat est loin de la revendication avancée au début de la grève. Les 2 052 salariés de la mine exigeaient en effet une revalorisation de leurs salaires de 13% et un bonus de 23400 euros. Selon le syndicat des mineurs, cette mesure n'aurait coûté à BHP Billiton, la multinationale anglo-australienne qui contrôle la mine, qu'environ 1% des bénéfices enregistrés au cours de la dernière année fiscale sur le seul site d'Escondida. Le prix du cuivre a en effet plus que triplé au cours de ces trois dernières années, passant de 80 cents la livre à 3 dollars actuellement, faisant exploser par là même les profits des capitalistes de ce secteur. Et Escondida a une production journalière de 3 600 tonnes, soit 8% de la production mondiale.

Mais s'ils n'ont obtenu satisfaction que de manière partielle, cette grève représente tout de même pour les mineurs, qui travaillent dans des conditions pénibles -à 3000 mètres d'altitude, en plein désert d'Atacama-, une victoire morale. Ils ont réussi à faire reculer un patronat intransigeant, qui a utilisé menaces et calomnies, a eu recours à des «jaunes». Il s'agit de la première véritable grève dans cette entreprise depuis son ouverture en 1991, et de la plus longue grève au Chili depuis la fin de la période de dictature en 1990. Une grève qui pourra être un encouragement pour d'autres travailleurs, en particulier pour ceux des six mines de l'entreprise publique Codelco, pour lesquelles les négociations salariales doivent avoir lieu en octobre.