Le 11 septembre, des policiers sont entrés dans l'école maternelle Paul-Fort de Chartres, à l'heure où les enfants faisaient la sieste. Il s'agissait d'arrêter un enfant de 5 ans dont les parents sans papiers étaient détenus au commissariat, en attente d'expulsion de toute la famille. Cela alors même que, quelques jours auparavant, le ministre de l'Éducation nationale avait rappelé que «dans les établissements scolaires, il ne peut y avoir d'interpellation». Dans la bouche du ministre, cela signifiait simplement que les policiers ne devaient pas embarquer les enfants dans l'enceinte de l'école, mais à la sortie. Mais à Chartres, ce n'est pas la première fois que le préfet et les responsables de la police font du zèle.

Ainsi le 29 mars dernier, alors qu'une vingtaine de militants du Collectif 28 pour la régularisation des sans-papiers avaient investi pacifiquement le hall de la préfecture d'Eure-et-Loir, afin de protester contre une mesure d'expulsion visant une jeune mère de famille congolaise et d'obtenir une rencontre d'urgence avec le préfet, la police était intervenue en force pour expulser les manifestants. L'un des membres du collectif avait même été conduit au commissariat menottes aux poings, soi-disant pour «ivresse publique»... avant d'être libéré une heure plus tard.

À l'école Paul-Fort, l'intrusion de la police a suscité une forte émotion parmi le personnel enseignant. L'enfant a pu être protégé et les policiers ne l'ont pas trouvé. L'expulsion n'ayant pu avoir lieu, les parents ont été relâchés. Mais la menace persiste, et le combat contre les expulsions d'enfants scolarisés de parents sans papiers doit continuer.

Pour dénoncer l'intervention scandaleuse de la police, un tract a été diffusé dans les écoles et sur le marché de Chartres. Au-delà, le Collectif 28 pour la régularisation des sans-papiers, que soutient Lutte Ouvrière, et le Réseau éducation sans frontières appellent à participer nombreux aux rassemblements qu'ils organisent tous les deuxièmes vendredis de chaque mois. Le prochain aura lieu le 13 octobre, place Marceau à Chartres à 18 heures.