- Accueil
- Lutte ouvrière n°1990
- Des papiers pour tous!
Leur société
Des papiers pour tous!
Lundi 18 septembre, Sarkozy a annoncé que les régularisations des parents sans papiers ayant un ou plusieurs enfants scolarisés étaient définitivement terminées. Il a décidé que sa circulaire du 13 juin cessait de s'appliquer, cela alors que des familles n'ont pas encore de réponse et sont convoquées par l'administration préfectorale jusqu'à fin octobre!
Sur 33500 demandes de régularisation, seulement 6924 personnes ont obtenu un titre de séjour. La déception et la colère sont grandes parmi les familles non régularisées comme parmi les enseignants qui depuis des mois sont mobilisés.
Depuis le 24 juillet, date à laquelle Sarkozy a arbitrairement arrêté son quota de régularisations, les préfectures refusent presque systématiquement toutes les demandes, quel que soit le contenu des dossiers.
26500 familles sont donc rejetées et resteront sans papiers, à la merci de descentes de police puisque leurs adresses précises sont connues. «Maintenant, nous revenons à la procédure normale de régularisation», dit Sarkozy, c'est-à-dire à l'application de sa loi, votée en mai dernier, pour une émigration choisie; loi qui comporte des critères de revenus minimum et de logement et des conditions d'intégration arbitrairement interprétables.
Les associations de défense de ces familles disent que les dizaines de milliers d'enfants sans papiers ont repris le chemin des écoles. Le syndicat FSU de l'Éducation nationale demande aux proviseurs et directeurs de ne pas fournir de noms ou de listes d'élèves sans papiers, même si les autorités le demandent. Le mercredi 27septembre, le Réseau éducation sans frontières appelle à des rassemblements de protestation devant toutes les préfectures, pour y déposer collectivement les recours de familles déboutées.
Car la mobilisation continue et doit se renforcer. C'est elle qui a forcé Sarkozy à accepter les 6924 régularisations. C'est la poursuite de la mobilisation des enseignants et des parents d'élèves qui peut empêcher les expulsions prévues et imposer la régularisation de tous les enfants et de leurs familles.